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ONU : quels Casques bleus paient le plus lourd tribut au maintien de la paix en Afrique ?

Les soldats déployés par l’ONU sont souvent des cibles de choix des jihadistes et des groupes rebelles armés. Zoom sur les missions de maintien de la paix les plus meurtrières sur le continent.

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Il y a quatre ans presque jour pour jour, l’ONU subissait l’une des pires attaques de son histoire en Afrique. Le 26 août 2011, 24 personnes avaient trouvé la mort à Abuja, lors d’un attentat à la voiture piégée dirigée contre le bâtiment des Nations unies. L’attaque avait – déjà – été revendiquée par Boko Haram.

Quatre ans plus tard, l’attentat reste dans les mémoires. Preuve, s’il en fallait une : le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, était sur les lieux, au Nigeria, le 26 août dernier. « Les terroristes ont attaqué les Nations unies et ont pris la vie de nombreux collègues. Mais notre mission est de construire. D’améliorer la vie des personnes dans le besoin », a souligné Ban Ki-moon.

769 morts au cours des neuf missions de l’ONU en cours

Sur le continent, certaines missions restent toujours des cibles de choix pour les groupes armés. Au total, 769 personnes employées par l’ONU sont mortes lors des neuf missions de maintien de la paix encore en cours en Afrique, selon les chiffres publiés par l’ONU. Parmi eux, plus de 530 casques bleus. Des décès qui mettent avant tout en lumière les disparités. Certaines missions se révèlent en effet particulièrement meurtrières, comme le démontre le nombre de casques bleus morts en mission :

 

La Minusma, l’une des missions les plus périlleuses

Le nombre de victimes est également à mettre en relation avec la durée des opérations. Car si la mission de l’ONU au Darfour semble être la plus meurtrière, la Minusma, déployée depuis deux ans, a coûté finalement bien plus en vies humaines, si l’on rapporte le nombre de victimes au temps passé sur place. Depuis octobre 2013, 56 casques bleus sont morts, dont 42 au cours d’attaques ciblées, affirme la Minusma. Plus de 240 ont par ailleurs été gravement blessés.

« Cette mission est particulièrement périlleuse car les Casques bleus sont déployés dans des zones où les jihadistes sont très actifs », explique Jocelyn Coulon, directeur de recherche sur les opérations de paix (ROP). « Les terroristes et les groupes armés très actifs au Mali cherchent un impact médiatique important. Or, cibler la Minusma, l’une des missions de l’ONU les plus médiatisées en Afrique, attire l’attention », poursuit l’auteur de Consolidation de la paix et fragilité étatique; l’ONU en République centrafricaine.

La dangerosité de certaines missions s’est par ailleurs atténuée. Ce dont témoigne le chercheur : « La mission en cours la plus meurtrière, la Minuad, est arrivée au Darfour en 2007 avec un contingent très important. La situation humanitaire était alors désastreuse. Aujourd’hui, c’est l’une des missions les plus calmes, mais il ne faut pas oublier que dans ses premières années, des dizaines de casques bleus ont été massacrés. »

Le tournant somalien

Les attaques ciblées contre les casques bleus ont conduit l’ONU à renforcer la sécurité et l’équipement de leurs opérations. « La mission de l’ONU en Somalie fût un tournant », poursuit encore Jocelyn Coulon. En 1995, après moins de trois ans de présence onusienne émaillée de violences à l’encontre des soldats de la paix, l’ONU décidait de se retirer de la région. Avant d’être remplacée par une force régionale, entièrement gérée par l’Union africaine (UA).

La zone demeure périlleuse, comme l’illustre la dernière attaque très meurtrière des Shebab à l’encontre des soldats de l’Amisom, lors de laquelle plusieurs dizaines de militaires auraient trouvé la mort, a fait savoir l’UA, beaucoup moins encline que l’ONU à divulguer des informations sur ses missions.

Depuis, les opérations les plus dangereuses se sont musclées, et s’appuient parfois sur des contingents militaires nationaux. C’est le cas du Mali et de la Centrafrique, où sont déployées les continents français Barkhane et Sangaris.

D’autres missions ont par ailleurs vu leur puissance de feu se renforcer, à l’image de la Monusco, présente depuis quinze ans en RDC. « La mission est désormais dotée de moyens beaucoup plus importants », explique Charles Bambara, responsable de l’information publique de la Monusco. « Nous avons une force dissuasive et nous avons surtout une brigade d’intervention. C’est une première », poursuit le représentant de la Monusco, qui possède le plus grand nombre d’effectifs déployés sur le continent.

Effectifs déployés par l’ONU au sein des neufs missions en cours
Passez la souris sur chaque pays pour en savoir plus… 

Source: Jeune Afrique

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