Omar Al-Chichani (Omar le Tchétchène), présenté comme l’un des chefs de l’organisation Etat islamique (EI), est « probablement »mort, a annoncé le département de la défense américaine, mardi 8 mars. L’homme pourrait avoir été tué aux côtés de douze autres combattants du groupe dans un bombardement aérien mené par les Etats-Unis, la semaine dernière, dans la zone de Chaddadé, un bastion djihadiste du nord-est de la Syrie.
Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a confirmé, mardi soir, qu’un bombardement avait ciblé « Omar le Tchétchène », mais s’est refusé à donner toute indication sur son sort.
Allégeance à l’EI en 2013
L’homme, de son vrai nom Tarkhan Tayumurazovich Batirashvili, était de nationalité géorgienne. Connu pour son épaisse barbe rousse, il « a occupé plusieurs responsabilités à la tête de l’organisation militaire de l’EI, dont le ministère de la guerre », a précisé M. Cook. L’administration américaine offrait 5 millions de dollars pour des informations fiables pouvant mener jusqu’à lui.
Après avoir combattu contre les Russes dans l’armée géorgienne en 2008, il avait quitté l’armée, fait seize mois de prison pour possession d’armes, puis rejoint la Syrie et un groupe combattant le régime de Bachar Al-Assad. Il avait fait allégeance au dirigeant de l’EI, Abou Bakr Al-Bagdadi, en 2013. Il est soupçonné ensuite d’avoir dirigé une prison à Tabka, près de Rakka, où des otages étrangers pourraient avoir été détenus.
Impact sur la coordination des bastions
Son élimination, si elle est confirmée, va « affecter la capacité [du groupe djihadiste] à recruter des combattants étrangers, spécialement de Tchétchénie et du Caucase », de même qu’elle aura un impact sur sa capacité à « coordonner la défense de ses bastions » de Rakka, en Syrie, et de Mossoul, en Irak, s’est félicité le responsable américain.
Le succès des opérations, ciblant des membres éminents de l’EI, est parfois difficile à établir avec certitude par les services de renseignements américains, faute de présence directe sur le terrain. La trêve des combats en Syrie, négociée par Washington et Moscou, ne concerne pas les combats contre l’Etat islamique et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida.
Source: lemonde.fr