Les populations du Mali souffrent de coupures intempestives d’eau et d’électricité en cette période de forte chaleur, mais le ministre de l’Energie et de l’Eau apparemment n’en a cure. En lieu et place, il n’a trouvé rien de mieux à nous proposer que de s’empêtrer dans une querelle pour un lopin de terre. Ha, la vache !

Ainsi, tente-t-il de déloger des mécaniciens qui exercent à côté des rails à Korofina-Sud au motif qu’ils sont installés sur une terre qui lui appartient, dilapidant du coup son énergie dans un combat d’arrière-garde.

Et pour démontrer qu’il a pignon sur rue face à d’humbles citoyens, notre apparatchik use de subterfuges, de harcèlement et de ton comminatoire pour en imposer à ses vis-à-vis, qui ne demandent qu’à avoir leur pitance quotidienne à la sueur de leur front.

La bourgeoisie compradore ayant plus d’un tour dans son sac et beaucoup de maires ayant un rapport malsain à l’argent, il est hautement probable que des documents puissent effectivement attester l’appartenance de la terre en question au ministre.

Il reste cependant des questions : a-t-on réellement respecté l’emprise des rails en la lui attribuant ? Depuis quand la parcelle est immatriculée en son nom ? S’il possédait le lot depuis longtemps, pourquoi avait-il laissé le « squat » de mécaniciens s’éterniser de la sorte quand on sait qu’ils y exercent tranquillement leur métier depuis plus de 20 ans ?

« La raison du plus fort est toujours la meilleure » ? C’est bien le cas de le dire.

Mais, pour n’avoir pas su gérer des services relevant de son département dans les règles de l’art, où l’on continue de manquer aux obligations vis-à-vis du consommateur ; pour avoir fait une entorse au slogan de campagne 2013 du président de la République ; à savoir : « Pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens », en tentant de compromettre le gagne-pain de faibles revenus, le ministre de l’Energie et de l’Eau mérite un zéro pointé.

Bayer

Source: lesechos