Le cercle de Niono est une zone d’élevage réputée. Son marché à bétail, l’un des plus importants du pays, peut accueillir plus de 3000 bovins sans compter les petits ruminants. Et c’est à Niono que viennent s’approvisionner en bétail les commerçants de Bamako et d’ailleurs. Mais paradoxalement, les consommateurs nionois ont toujours acheté cher la viande. Le paradoxe est beaucoup plus marqué pendant le Ramadan. Pour le carême en cours, on constate après une semaine de jeûne, que le kilogramme de viande de boeuf avec os est vendu par les bouchers à 2200 Fcfa, et sans os à 2400 Fcfa. La viande de mouton coûte 2500 Fcfa avec os et 2600 Fcfa sans os.
En 2011 et 2012 déjà, le prix de la viande avait pris l’ascenseur dans la capitale du riz à la veille du Ramadan. Il avait alors fallu l’intervention des autorités locales pour trouver un consensus avec les acteurs de la filière bétail viande, afin que le consommateur puisse acquérir la viande à des prix raisonnables durant le carême. Ainsi le kilogramme de la viande de boeuf sans os était cédé à 2000 Fcfa et avec os à 1900 Fcfa. Idem pour la viande des petits ruminants. La fin du carême avait sonné celle de l’accord.
Lors des rencontres avec les acteurs de la filière, la principale raison invoquée notamment par la coopérative des éleveurs et le service local de production des industries animales pour expliquer la hausse du prix de la viande à Niono, était le manque de moyens financiers des bouchers. Aucun d’entre eux n’est, en effet, en mesure d’acheter sur fonds propres des bœufs à abattre. Ils s’endettent presque tous pour alimenter l’abattage. Pire la filière compte beaucoup d’intermédiaires dont le nombre participe au renchérissement de la viande, chacun arrachant son petit bénéfice au passage. Un boucher assure ainsi que certains abattages se font même à perte.
Fort heureusement, hormis la viande, les autres produits de grande consommation comme le sucre, le lait, le sel, la farine et l’huile se maintiennent à des prix raisonnables. Le président des commerçants détaillants, Salif Séribara, assure même que ces produits coûtent aujourd’hui moins cher que l’année dernière à la même période. Son avis est confirmé par l’Observatoire du marché agricole (OMA). Ainsi, le sac de sucre coûte de 20 000 à 20 250 Fcfa alors qu’il revenait à 22 500 Fcfa l’année dernière. Le kilo de sucre est vendu au détail à 450 Fcfa. Le bidon d’huile de 20 litres à 13 000 Fcfa. Au détail, cette huile coûte 650 Fcfa le litre. Quant à la farine, elle est vendue à 400 ou 450 Fcfa le kg. Le litre du lait frais coûte 500 Fcfa, le sac du lait en poudre 70 000 Fcfa et le kilo de lait 2 800 Fcfa.
Dans l’ensemble, le marché de Niono est bien approvisionné en céréales, fruits, légumes et tubercules en ce mois de Ramadan, et les prix sont abordables par rapport à l’année dernière à la même période, constate l’Observatoire du marché agricole. Le riz qui est la base de l’alimentation dans le cercle, est vendu entre 275 et 300 Fcfa le kg pour la meilleure qualité. Pour le petit mil, le sac de 100 kg revient à 19 000 Fcfa. Pour ce même sac de 100 kg, le sorgho coûte 16 500 Fcfa et le maïs 13 000 Fcfa. Le kilogramme de fonio coûte 500 Fcfa au détail et celui de niébé 350 à 375 Fcfa. La pomme de terre provenant de Sikasso est vendue à 400, 500 et 550 Fcfa le kg selon la qualité. La pomme de terre importée coûte 600 Fcfa le kg.
La glace est une denrée très recherchée ici en ce mois de carême. Pour se procurer un morceau de glace, il faut passer commande à l’avance. Les propriétaires de réfrigérateurs cèdent les gros morceaux en sachets à 100 Fcfa et les petits morceaux à 50 Fcfa. Les revendeurs profitent de la forte demande pour faire un maximum de bénéfices.
C. O. DIALLO
AMAP-Niono
source : essor