Les autorités nigériennes interdisent aux ONG et autres organismes des Nations unies de se déplacer sans escorte militaire dans certaines zones dangereuses frontalières du Mali.
Tout est parti de l’enlèvement de deux véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) aux environs de Tongo-Tongo il y a un peu plus d’un mois, le 10 septembre. Une zone dangereuse sans escorte et sous état d’urgence.
Les humanitaires avaient à l’époque trompé la vigilance du préfet de Ouallam, lui disant qu’ils allaient juste à 18 kilomètres rencontrer la population des déplacés de Tangara.
Selon des officiels, ils se sont retrouvés volontairement du côté de Tongo-Tongo où des soldats nigériens et américains avaient été tués en octobre 2017. Des comportements « suspects », dit-on, et qui ont irrité le gouvernement nigérien.
C’est pour réduire ces risques d’enlèvement des véhicules des ONG et leurs occupants que le ministère de l’Intérieur a décidé jusqu’à nouvel ordre de ne plus autoriser les déplacements des ONG sans escorte militaire dans tous les départements de la région de Tillabéri et dans le département de Tassara et de Tillia, dans la région de Tahoua. Deux zones frontalières du Mali où des groupes jihadistes mènent régulièrement des attaques meurtrières.
Dans une note adressée à ses partenaires, le ministère de l’Intérieur précise que les organismes relevant du système des Nations unies et les ONG internationales doivent se conformer à cette directive du gouvernement.
Depuis le début des crises au nord du Mali et de Boko Haram dans le lac Tchad, plusieurs véhicules appartenant à des humanitaires ont été enlevés par des hommes armés. Très souvent on retrouve certains de ces véhicules dans des attaques contre des cibles civiles et militaires.
RFI