C’est à une véritable levée de boucliers à laquelle on assiste maintenant contre le document de synthèse soumis par la médiation algérienne dans les pourparlers entre notre pays et les groupes armés du Nord du Mali. A la faveur d’une conférence de presse tenue le mardi, 18 novembre 2014, à son siège, le parti de l’ancien Premier ministre de la transition de 1991, Dr Soumana Sako, a rejeté en bloc ledit document, précisant qu’il va «transformer le Mali en un condominium franco-algérien géré par des nostalgiques du régime colonial et de la ‘’Métropole’’».
Fidèle à son engagement de se prononcer sur toutes les questions d’intérêt national, la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire-Faso Hèrè (CNAS-FH) du Dr Soumana Sako, a animé, le mardi dernier, une conférence de presse pour donner son point de vue sur le processus d’Alger et le document soumis par la médiation, les malversations financières, la maladie à virus Ebola et la crise au Burkina Faso.
Sur le premier point, le parti de Soumana Sako, qui n’excelle pas dans la langue de bois, a purement et simplement rejeté le document de la médiation. «Outre les nombreuses contradictions et incohérences qui le caractérisent, le document de synthèse de la médiation fondamentalement entériné par le Gouvernement, est sous-tendu par une analyse erronée des causes profondes, lointaines ou présentes, de la rébellion armée au Nord du Mali. En effet, le document de synthèse met généreusement et naïvement toute la responsabilité de la crise sur le seul dos de l’État malien, ignorant ainsi l’impact négatif des différentes rébellions successives comme facteur entravant le développement des régions nord du Mali» précise la CNAS-FH. Poursuivant avec la critique du document, les amis de Soumana Sako affirment qu’il «viole la Constitution de la République du Mali; constitue une attaque frontale contre la République, l’égalité des citoyens devant la loi, le service public et la justice, ainsi que contre la laïcité de l’État et la démocratie et encourage l’immixtion des leaders religieux dans le champ institutionnel politique, légitime les groupes séparatistes armés et terroristes ainsi que la rébellion en violation des lois en vigueur et cautionne la partition de fait du pays et le retrait de l’Armée nationale d’une bonne partie du Nord» peut-on relever dans la déclaration liminaire lue par le Secrétaire général du parti, l’Ingénieur Soumana Tangara. S’il est signé en l’état actuel, la CNAS-FH estime que le document «consacrera la mise de la République du Mali sous tutelle de l’Algérie, pays par lequel a pourtant transité la colonne du Colonel Najim en provenance de la Libye et en route pour la déstabilisation du Septentrion malien en transformant l’État malien en un condominium franco-algérien géré par des nostalgiques du régime colonial et de la ‘’Métropole’’».
Sur les malversations financières, tout en les dénonçant, la CNAS-FH a invité IBK à «s’adresser publiquement et solennellement à la Nation pour l’éclairer sur son rôle réel et sa part éventuelle de responsabilité personnelle dans la conception et l’attribution des contrats et marchés sulfureux dénoncés par la Cour suprême et le Bureau du Vérificateur Général». Sur la crise d’Ebola, le parti, qui parle déjà de «Pasteurgate» ou «d’Ebolagate», a salué la décision du Président de la République d’ordonner une enquête sur la gestion de la crise Ebola au Mali. Cependant, il estime qu’elle doit être confiée à un organisme international comme l’OMS pour situer toutes les responsabilités.
Yaya Samaké