Ce vendredi 23 février 2024,  notre frère, ami, camarade de lutte, Adama Samassékou a tiré sa révérence. Nous lui rendons un vibrant hommage.

Adama a consacré toute sa vie à la lutte pour assurer à son pays une place dans le concert des nations modernes en créant une dynamique robuste en vue de la mobilisation des Maliens autour de l’idéal d’indépendance et de démocratie.

Animé par un esprit de sacrifice, d’abnégation et de don de soi, Adama Samassékou fut parmi ceux qui ont imposé un rythme impétueux à la trajectoire historique du Mali en obtenant le droit de forger sa destinée.

Avec lui, les combattants pour la justice et la démocratie au Mali se sont trouvé en mesure de dessiner les contours de leur destin et d’exprimer librement la quintessence de leur génie inventif.

Mali majeure, Mali digne, Mali libre, Mali responsable, pleinement engagé à construire, un espace libéré des affres du sous -développement : épidémies meurtrières, analphabétisme paralysant, coutumes obsolètes, insuffisante diffusion des sciences et des techniques, ignorance des valeurs fondamentales des civilisations endogènes…

Gloire à tous ceux qui ont, à l’instar de Adama Samassékou, su galvaniser le peuple pour le triomphe de la démocratie au Mali et qui ont guidé Adama et ses compagnons dans toutes les composantes des luttes démocratiques dans cette quête pour la liberté, qui ont enduré des privations colossales, subi des brimades de la dictature, affronté les rigueurs de l’emprisonnement… sans jamais capituler.

Habilité par le rêve de la réhabilitation du Mali, porteurs d’espérances nouvelles, Adama Samassékou et ses compagnons font partie de ceux qui ont brandi avec honneur le flambeau de la liberté qui a illuminé la conscience du peuple malien.

Adama Samassékou que nous pouvons qualifier «Incarnation de la dignité malienne », fut incontestablement l’une des figures de proue du Mali démocratique.

Enseignant émérite, héros dans la lutte pour une culture populaire où les langues nationales auront toute leur place, il a été de tous les combats de sa génération.

Militant infatigable des luttes politiques, dirigeant syndical, Secrétaire Général de l’Association des étudiants et stagiaires maliens en Union Soviétique(A.E.S.M.U.S), Adama Samassékou a toujours été un homme de conviction loyal dans ses amitiés et vis-à -vis de son pays.

Fervent croyant, le parcours professionnel, syndical et politique de l’homme et sa vie sociale sont assez élogieux.  Adama était le rassembleur de toutes les générations.

Durant les longues années de la dictature au Mali (novembre 1968-mars 1991), il a été membre actif des mouvements politiques clandestins. En 1974, suite à la diffusion d’un tract qui dénonçait la « Farce Référendaire » pour l’adoption d’une nouvelle Constitution, Adama et plusieurs de ses compagnons ont été arrêtés, et condamnés à quatre(4) ans de prison.

Il a milité au sein du PMRD (Parti Malien pour la Révolution et la Démocratie) -composante du FNDP (Front National Démocratique et Populaire). Pour rappel, Adama Samassékou et trois autres de ses compagnons( Mamadou Lamine Traoré, Mohamédou Dicko et Cheick Pléah) sont ceux qui avaient été mandaté par la Coordination Nationale du Parti dirigée par le Camarade Kléna Sanogo, pour la Rédaction finale des textes du Parti et du choix de sa dénomination qui est le P.M.R.D(Parti Malien pour la Révolution et la Démocratie).

Avec ses camarades tels que Kléna Sanogo, Mohamedoun Dicko, Mamadou Lamine Traoré, Cheick Pléah, Bassirou Diarra, Abdoulaye Barry, Salif Berthé, Mamadou Kassa Traoré, Cheickna Hamalla Diarra, Bamory Diarra, Salif Berthé, Chérif Cissé, Bocary Tréta, Adama T. Diarra, Moustapha Dicko, Wagab Touré, Rufus Kamaté, et de nombreux autres, Adama Samassékou a animé le journal du Parti «Faso» qui paraissait en français avec une page en langues nationales.

Son engagement amena ses compagnons à le charger de la Coordination des activités du PMRD en France. C’est à ce titre que notre camarade a beaucoup œuvré à l’implantation en France de l’ADEMA-P.A.S.J lors de sa création après «L’Association» Alliance pour la Démocratie au Mali qui a été constituée le 24 octobre1990 à Korofina-nord (domicile de Mamadou Famady de Mamadou Famady Sissoko).

Depuis, Adama a été exemplaire, comme dans tout ce qu’il entreprend, un militant de tous les combats, ce qui lui a valu d’être commis à de nombreuses responsabilités, dans l’exercice desquelles Adama fut un homme politique intègre et incorruptible. Il fut entre autres,  Ministre de l’éducation, Président du Conseil International de de la Philosophie et des Sciences Humaines(CIPSH), membre fondateur et Secrétaire Exécutif de l’Académie Africaine des langues, Président du Réseau Mondial pour la Diversité Linguistique, membre du Comité de Pilotage du Dialogue inter-maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale, Président d’honneur de l’Adema-P.A.S.J, Président d’honneur de l’Association des Pionniers du Mali…

Adama Samassékou fut un bon père de famille qui a donné à ses enfants, et ceux nombreux qu’il avait en charge, l’amour de la patrie en parfaite harmonie avec sa compagne Kankou, leurs enfants Toulaye, Abba et Malick. Ils peuvent être fiers de tout l’héritage de ce patriote tombé en brave pour que le Mali meurtri se relève, se fortifie et vive libre, indépendant et heureux.

Le nom de Adama Samassékou est inscrit dans les annales de gloire du Mali. Il a été et demeure un exemple pour les générations présentes et futures dans le combat pour la démocratie et la défense de notre identité. Aussi, je m’associe à tous ses camarades de lutte, ses amis pour présenter à sa famille mes condoléances. Que la terre lui soit légère, et que Allah lui accorde son paradis éternel.

Et comme l’a si bien dit son frère, le Professeur Many Camara à l’Annonce de son décès, « Il restera dans nos cœurs et dans notre mémoire collective, un symbole de profonde humanité, une personnalité très généreuse qui communique en permanence la sympathie, l’empathie et l’amour de l’humain. Son engagement patriotique pour le Mali et l’Afrique a été constant. Fort malheureusement, nul ne peut échapper à la suprême condition humaine : celle de mourir un jour ».

Dors en Paix cher Camarade, cher Ami.

Cheick Mouyedine Pléah

Miami-USA.

Source : Le Républicain