Le djangouran est le rythme par excellence de Kita. Elle est basée sur le doundoun ou grand tam-tam, le balafon, la kora entre autre. A l’occasion des fêtes les griots qui chantent les mérites des cultivateurs les plus énergiques de toutes les grandes familles. Pour son nouvel album, Mamadou Tounkara se saisit de ce concept pour rendre hommage à Kita. Une localité où griots et cultivateur et éleveurs font bon ménage.
La musique, pour un griot, c’est comme la terre pour un agriculteur ou la couleur pour un peintre. Dans la tradition africaine, le griot Mamadou Tounkara a puisé dans le riche patrimoine. Sa musique a une forte dose d’expression et une beauté qui élèvent les puissantes traditions des griots mandingues vers de nouveaux sommets et les emmènent sur d’autres territoires. Il est le pionnier d’une nouvelle génération de griots maliens. Ces jeunes créateurs sont à la recherche constante de nouvelles nuances pour moderniser cette tradition, tout en continuant de l’honorer. Il n’y a pas de doute sur le fait que la musique de Mamadou Tounkara reflète une image profondément positive de l’Afrique et crée un impact sur le marché mondial. La musique est, en effet, la plus grande ressource du Mali de l’Afrique de l’Ouest. Cet album contient dix autres titres. Parmi lesquels on peut retenir « Awkana dala », la Paix, Hommage aux armées malienne et française, les femmes africaines et maliennes. Pour son arrangement, il a fait appel au guinéen Djessou Mory Kanté, Badjè Tounkara, Mamadou Mory Sacko, Cheick Niang et Djéli Baba Diabaté. Cette expérience, est traduite dans son nouvel album intitulé « Ni mousso son na », qu’il traduit par « tout dépend de la femme » en 2010. Il produira un second sur la libération du Nord du joug des djihadistes par l’armée française. « Kita » est donc le 3è album que le jeune griot met à la disposition des mélomanes. Le maestro avait commencé sa carrière en 1990 avec la musique rap au sein du groupe les « Escrocs ». Ce dernier s’était illustré avec des titres comme « Mali sara fitini» (le salaire), « Kalanbalia » et « l’hymne de la CAN 2002 ». Mamadou Tounkara a ensuite passé par le Conservatoire des arts et métier multimédia Balla Fasséké Kouyaté. Au bout de 05 ans, il sort avec un DESS en composition des textes de chant, l’intonation, que dans l’arrangement musical. Les musiciens ont aussi la possibilité d’apprendre tous les genres musicaux. Le programme inclut les musiques traditionnelles maliennes, le reggae, en passant par la salsa, la rumba, le zouk etc. Le Conservatoire enseigne la théorie de la musique, son écriture et la lecture d’un papier à musique.
Y. D.