Avec trois Grammy Awards, l’artiste musicien Toumani Diabaté a franchi bien des étapes dans sa carrière qui a débuté à 13 ans. Originaire du Manding, il est considéré aujourd’hui comme une icône de la Kora, un instrument traditionnel de musique. Sa carrière, la musique malienne et la volonté politique à soutenir la culture, la piraterie, etc. Toumani Diabaté en parle dans un entretien accordé à Studio Tamani.
« La culture est celle qui reste quand on a tout perdu », disent certains. Toumani Diabaté n’en pense pas moins.
Né le 10 août 1965 à Bamako, Toumani Diabaté a franchi bien des étapes dans sa carrière. Précurseur de la Kora, un instrument traditionnel de musique, ce ressortissant du Mandé est reconnu aujourd’hui comme une icône de la musique malienne.
À 13 ans, il participe à la Biennale artistique et culturelle du Mali avec l’Ensemble instrumental régional de Koulikoro qui remporte le prix du meilleur orchestre traditionnel. Il rejoint alors l’Ensemble instrumental national du Mali. A ce jour, Toumani Diabaté compte au moins 14 albums à son actif. Détenteur du trophée Grammy Awards comme Aly Farka Touré, il marque ainsi la suprématie de la musique traditionnelle malienne. « Le Grammy awards, c’est comme la coupe du monde de la musique. Après feu Aly Farka Touré, qui a eu trois Grammys Awards, je me classe deuxième malien détenteur de trois Grammy Awards », nous explique Toumani Diabaté. Le Mali est aujourd’hui le détenteur du record de ce trophée sur le continent africain, depuis cinquante ans. Pour Toumani Diabaté, c’est la culture malienne a gagné.
Pour la valorisation de la culture, l’Etat malien a beaucoup fait. Mais il peut mieux faire, tranche l’artiste, qui reconnait que « l’Etat a beaucoup de charges et qu’il ne pourrait pas tout faire ». « Mais je dirai tout simplement que c’est bien qu’on s’occupe encore un peu plus des artistes du Mali. Le talent nous l’avons, mais comment monnayer le talent c’est là le gros problème », ajoute Toumani Diabaté.
En ce 21ème siècle, la musique est durement frappée les nouvelles technologies, à travers la piraterie. Un manque à gagner pour les artistes, regrette Toumani Diabaté. « Le téléchargement, on parle de la Higth Technologie, c’est vrai que les gens qui ont créé ça en Europe, ils ont mis des choses en place pour pouvoir le contrôler pour que les gens puissent vivre de ce qu’ils font », nous dit-il. « Mais c’est vraiment dommage qu’il y a une absence de ça ici. On laisse même la possibilité à des compagnies à des arnaqueurs de venir prendre et profiter de la culture, l’art du Mali pour l’amener ou l’utiliser à leurs fins », dénonce l’artiste.
Rappelons que Toumani Diabaté est le père du jeune artiste Sidiki Diabaté, une autre étoile montante de la musique malienne.
Studio tamani