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Murmures et rumeurs : détresse chez les cotonculteurs, la pilule passe à peine

  1. Détresse chez les cotonculteurs : la pilule passe à peine

Les producteurs de coton étaient montés sur leurs grands chevaux et ne voulaient rien entendre. Comme nous l’écrivions dans notre dernière parution, les prix du coton fixés en nette diminution par rapport aux prix de l’année dernière ne les incitaient pas à courber l’échine pour produire du coton. En effet, face aux difficultés liées à la chute des cours du coton à l’international et à la crise financière consécutive au Covid 19, le gouvernement avait fixé le prix à 200 francs quand l’année dernière le prix était à 275. Le PDG de la CMDT, Baba Berthé, devait monter auprès des cotonculteurs pour leur annoncer la nouvelle. Durant toute la tournée, l’accueil fut glacial et les producteurs ont refusé le prix tout en menaçant de ne pas cultiver du coton cette année. Face à la menace, le prix a été porté à 215 francs. Rien n’y fit. Les producteurs menaçaient toujours de ne pas cultiver un seul mètre carré de coton. Les téléspectateurs ont tous vu les supplications de baba Berthé à la télévision demandant presque à genoux aux producteurs de cultiver du coton. Face à la menace, le gouvernement a encore mis la main à la poche. Ainsi, lors d’une rencontre présidée par le Premier ministre le dimanche, le gouvernement a annoncé une subvention de 35 milliards. Le prix du coton a été ainsi fixé à 250 francs pour le premier choix et 225 francs pour le deuxième choix. Cet effort financier devrait sauver la production même si l’atteinte des objectifs ne semble plus être une priorité. Mais selon nos informations, la pilule passe à peine dans la mesure où une croix a été faite sur la traditionnelle subvention des intrants.

  1. Covid 19 : un masque à 50.000 : la boulette de la semaine

Le lapsus a fait le tour des réseaux et les gens ont vite fait de penser à un coronabusiness. Dans les brèves du journal télévisé du 29 mai, la journaliste annonce que 6000 masques d’une valeur de 300 millions alors qu’il fallait plutôt lire 600.000 masques. Le tollé est vite parti dans la mesure où les gens ont sorti leur calculette pour trouver le prix de 50.000 le masque au lieu de 500. Les pompiers de service devaient monter pour éteindre un feu dont le gouvernement n’avait pas besoin. Coup sur coup, le rédacteur en chef Ibrahim Traoré puis le directeur général Salif Sanogo ont publié des post pour plaider la thèse de l’erreur indépendante de leur volonté mais dont ils assumaient l’entière responsabilité. Le rectificatif annoncé a été diffusé dans les journaux télévisés du lendemain.

  1. Covid 19 : détournement présumé de vivres, la bourde de la semaine

C’est ce que les sportifs appelleraient confondre vitesse et précipitation. Le 29 mai, un communiqué du ministère de la Santé « sur un présumé détournement de vivres impliquant un chargé de mission du département est lu dans le journal télévisé ». Le communiqué nous apprenait que des vivres destinés aux victimes du Covid 19 ont été détournés et retrouvés dans des magasins à Ngolonina. Et d’annoncer que le chargé de mission présumé impliqué a été suspendu et le ministère se disait prêt à collaborer. Branle-bas de combat : le commissariat du 3ème arrondissement a été saisi afin de diligenter les enquêtes. Après quelques jours où 11 personnes ont été écoutées (chauffeurs et apprentis), le dossier a été transmis à la Justice qui a conclu qu’il était vide. Selon nos informations, l’emballement est parti de la Primature qui a été informée par le ministère de la Santé de cette situation confuse. Instruction a été donnée immédiatement de saisir les services de Sécurité. C’est ainsi que le ministre de la Sécurité, le Général Salif Traoré, a été mis au courant. Dans la précipitation, il nous est revenu qu’il a appelé personnellement le commissaire du 3ème arrondissement sans même passer par le Directeur général de la Police. Le Commissaire à la Sécurité alimentaire, contre l’avis de ses collaborateurs, a bondi dans sa voiture pour se retrouver à la Police. On l’a aperçu à latélévision faisant le tour des camions. Et pourtant, dès l’entame, il semble que les services de l’OPAM ont alerté sur le fait qu’il n’y avait rien de délictueux et que l’alerte était fausse. Mais nous sommes à l’heure où il faut faire du buzz comme on dit, personne n’a eu la lucidité d’arrêter la machine. Finalement, la justice a tranché et a conclu au vide du dossier. Entre temps, le pauvre chargé de mission dont l’honneur a été souillé a été remis à son poste. Tout est bien qui finit bien, en attendant le prochain emballement.

  1. Tentative d’évasion de la prison : les gardes avaient l’information

Le vendredi 5 juin, la grande prison de Bamako a été le théâtre d’une tentative d’évasion sanglante qui a occasionné la mort de 4 détenus. Selon les informations, la tentative d’évasion s’est produite au moment où on servait le repas de midi. Les détenus, au nombre de 200 dans un premier temps, ont ouvert les grilles pour attaquer les gardiens de prison. Ils ont profité aussi pour ouvrir d’autres cellules. Mais à leur grand malheur, les gardiens de prison avaient été mis au parfum du projet en cours. Et ce jour-là, tous les gardiens avaient été appelés à la prison, y compris ceux qui n’étaient pas de garde. Parce qu’en plus de l’information, ils savent qu’à chaque fois où il se déroule un grand événement, il y a une tentative d’évasion. Or il se trouve que le vendredi dernier, il y avait la grande manifestation organisée sur le boulevard de l’Indépendance. Face à la détermination des prisonniers, les gardiens de prison ont été contraints de faire usage de leurs armes. Le bilan est lourd : 4 morts parmi les détenus et 6 blessés.

  1. Report du paiement de la dette : près de 11milliards sur les 23 consacrés à l’achat des masques Cela a été dit sur tous les toits et sur tous les tons, notre pays est le premier à bénéficier d’une suspension temporaire du service de sa dette approuvé par le Club de Paris. Cet accord qui rentre dans le cadre de la facilité accordée par les pays du Club de Paris et du G20 à 77 des pays les plus pauvres du monde pour leur permettre de faire face à la crise du Covid 19. Ce report de paiement a permis d’économiser un montant évalué à 23 milliards de francs CFA qui pourraient monter à 33,2 milliards si les autres créanciers bilatéraux de notre pays adhéraient à l’initiative. En attendant cette bonne perspective, il faut croire que nos finances avaient besoin d’un apport frais de liquidité pour faire face à certaines dépenses. En effet, selon nos informations, près de 11 milliards ont été immédiatement prélevés pour faire face à l’achat des 20 millions de masques présidentiels. Cette rondelette somme a semble-t-il été confiée à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali chargée des commandes et de la gestion des masques.

Source : Nouvelle République

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