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Moussa Mara, ancien Premier ministre : «La majorité n’est pas du tout une organisation politique digne de ce nom aujourd’hui…»

Le dimanche 10 décembre dernier, l’ancien Premier ministre Moussa Mara était l’invité de l’émission ‘’politik invité ‘’ sur Africable Télévision. Les échanges ont porté entre autres, sur la vie de son  parti ‘’Yèlèma’’, son parcours, les questions d’actualité et d’intérêt national.

A l’entame de ses propos, Moussa Mara, dira que dans un pays comme le Mali, si on a eu la chance d’aller à l’école, d’avoir une formation, d’exercer une activité professionnelle, de pouvoir se prendre en charge et prendre en charge ses proches, de comprendre un peu comment les choses fonctionnent,  on devrait  s’impliquer pour la cause collective. Et la manière la plus noble de  s’impliquer est de faire de la politique.

Selon Moussa Mara, il est un produit de l’école publique. Seulement, il a eu la chance d’être entouré, accompagné et il se sent redevable envers le pays. Donc, pour lui, il fait de la politique pour rendre au pays ce que ce dernier lui a donné. Mais précise-t-il, quand on est sur l’échiquier politique, il faut être prêt à subir beaucoup de difficultés. Car la politique, ce n’est pas un jeu d’enfant de cœur malheureusement. Parlant de la conquête du pouvoir pour  l’exercer, il dira que  c’est une compétition dans laquelle, la lutte est rude.

Interrogé sur les 150 hectares  de terre  octroyés à l’association Ançardine par le président de la République, Moussa Mara dira que dans la forme, c’est regrettable.Parce que selon lui,  le chef de l’Etat en annonçant que l’Etat malien à travers sa personne octroie  150 hectares  à l’organisation pour des fins de culte, donne clairement l’impression qu’il fait plaisir à cette communauté pour des ambitions électorales. Mais dans le fond dit-il, tous les jours, l’Etat malien à travers les collectivités territoriales donne des parcelles pour les lieux de culte.

Moussa Mara s’est aussi  prononcé sur l’épisode du projet de révision constitutionnelle. Selon lui, cela lui a permis de comprendre que la majorité est totalement vidée de sa subsistance. D’après lui,  elle n’arrive pas à impacter l’action publique, au contraire, elle se faisait totalement porter par l’exécutif, notamment par le chef de l’Etat. C’est pourquoi, ils ont  suspendu d’abord leur participation au mois de juillet et à la suite du congrès du parti, ils ont  décidé de rompre les liens avec la majorité.

« Je trouve que la majorité n’est pas du tout une organisation politique digne de ce nom aujourd’hui, elle est totalement vidée de son sens.  Par rapport à l’avenir, nous estimons qu’il faut aujourd’hui proposer au Mali et aux Maliens, une offre politique structurée autour du concept du changement véritable et du changement profond. Et ceux qui font la majorité comme ceux qui font l’opposition aujourd’hui ne nous ne semblent pas crédibles pour porter ce changement. C’est pourquoi, nous avons quitté la majorité, mais nous ne sommes pas allés dans l’opposition », a-t-il déclaré. Avant de parler des actions qu’il a menées lorsqu’il était au gouvernement.

« Toutes les responsabilités publiques que j’ai eu à exercer, je les ai exercé avec conviction totale et je les ai quitté avec la conscience tranquille. Je n’ai jamais posé un acte de responsable publique qui jure avec ma conviction et l’intérêt du pays tel que je les ai conçu.  Non seulement, je n’ai jamais attenté aux intérêts du Mali, mais je n’ai jamais attenté aux intérêts des Maliens et je n’ai jamais attenté aux biens publics », a-t-il affirmé. Et de rappeler les raisons de sa mission à Kidal en mois de mai 2014.

S’agissant du bilan du président IBK, l’ancien Premier ministre Moussa Mara dira qu’il n’a  pas été à la hauteur des attentes placées en lui en 2013. Pour lui, il ne peut pas pour autant être tenu pour responsable de tous les maux du Mali.

Actualité oblige, la récente démission de l’armée de Moussa Sinko Coulibaly s’est invitée dans les débats. Pour Moussa Mara, c’est un homme intelligent et qui a un sens élevé de la patrie. Et il  a toute sa place dans le dispositif que lui et ses collaborateurs sont en train de monter pour arriver à présenter un front du changement qui soit crédible et porteur d’idées qui puissent convaincre le maximum de Maliens.

Fily Sissoko

 

Source: Tjikan

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