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Mountaga Tall dégaine

Quand le garant de la Constitution (Le président de la République) viole la Constitution, les règles et pratiques républicaines. C’est ce qu’Ibrahim Boubacar Keïta a fait en se rendant au 18ème anniversaire du RPM au CICB de Bamako et en y prenant la parole. Sans parler du contenu des autres discours comme «Monsieur le président de la République, votre présence est le symbole de votre détermination à prendre votre parti en main…IBK est revenu et il a pris son parti en main». Où va-t-on ?  L’article 34 de la Constitution du Mali est clair : «Les fonctions de président de la République sont incompatibles avec l’exercice de toute autre fonction politique, de tout mandat électif, de tout emploi public, de toute autre activité professionnelle et lucrative.» Halte aux dérives !

 

2 terroristes arrêtés

Le ministère de la Sécurité a annoncé l’arrestation de deux hommes suspectés d’être des terroristes. Le coup de filet s’est déroulé à Bamako et Kati dans la nuit du 4 au 5 juillet. Les forces de sécurité «ont démantelé un réseau terroriste et interpellé deux (2) cerveaux, le premier à l’entrée de l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou, et le second près du camp Soundjata de Kati», précise le département de la sécurité. Les deux hommes arrêtés étaient «en possession de deux valises contenant divers documents, des stupéfiants et une quantité importante de devises étrangères (dollars libériens, léonais, francs guinéens)». L’interpellation des deux présumés terroristes est le fruit de la collaboration entre les forces de sécurité et les services de renseignements.

36 ans de relation

C’est le mardi 02 juillet 2019 qu’il y a eu la passation entre le général de brigade Sidi Alassane Touré, gouverneur sortant, et le général Abdoulaye Cissé, nouveau gouverneur de Mopti. Les deux militaires se connaissent  il y a plus de 35 ans, avait dit Sidi Alassane Touré. Mais, lors de la passation, le nouveau dira que c’est plutôt un frère d’armes de 36 ans. Après la passation, l’ancien a présenté le personnel à son remplaçant en lui demandant de travailler et de l’aider dans le bon accomplissement de sa mission. Et c’est le samedi 06 juillet 2019 que le général Abdoulaye Cissé a pris officiellement fonction au cours d’une cérémonie de prestation.

Ultime chance

En marge de la visite du Premier ministre Dr. Boubou Cissé à Mopti, certains cadres et responsables de la région se sont rencontrés à huis clos. Il s’agit de Babaly Bah, ancien DG de la BMS, Seydou Nantoumé, le PDG de Toguna Industrie, le général Gabriel Poudiougou, le général Ismaïla Cissé, Me Hassane Barry, et bien d’autres. C’était sous la présidence du patron du processus de DDR Zahaby Ould Sidi Mohamed. Ils ont décidé d’aller au désarmement des milices et de faire le cantonnement dans un mois. À la différence des autres réunions, les protagonistes ont demandé au Premier ministre de faire du suivi de cette réunion sa priorité.

«Au nom de tous»

Pendant toute la mission du Premier ministre Dr. Boubou Cissé, de Koro à Douentza en passant par Bankass et Bandiagara, le compte-rendu de cette réunion entre les fils de Mopti a été fait. Deux porte-paroles ont été chargés de faire passer le message en dogon et peul. Madani Tolo et Seydou Macky Tall étaient les deux personnes chargées de faire passer le message de réconciliation et de paix au nom de tous. Personne ne veut que ce message soit vide de son sens, c’est pourquoi les responsables des associations et des communautés doivent revenir pour consolider ce message et dialoguer plus profondément avec les populations dans les différentes localités.

Koro, l’origine

C’est à Koro que la crise dans la région de Mopti a commencé par l’assassinat d’un civil. Les autorités locales d’alors n’ayant pas réagi, cela s’est transformé en vengeance entre Peuls et Dogons. C’est pour cela que Koro a été choisi comme la première étape de la mission du Premier ministre. Lui-même l’a dit dans la salle : «Nous avons fait des activités à Mopti, mais la raison principale de notre tournée commence avec Koro. Parce que cette crise a débuté à Koro, et nous voulons que Koro aussi donne le ton de la fin des hostilités. Nous avons prié à la mosquée de Koro et fait des bénédictions dans ce sens», a dit Dr. Boubou Cissé. Les habitants des localités visitées ont fait des contributions spécifiques en fonction des réalités locales.

Dana Ambassagou, le rempart ?

Dans la ville de Koro, il y a une forte présence des éléments de Dana Ambassagou ; ils roulent à moto et font des patrouilles. Ils sécurisent les populations, surveillent les marchés et foires hebdomadaires. Certains habitants de Koro estiment que seuls les Dana, c’est-à-dire les chasseurs, peuvent leur donner espoir. D’autres trouvent qu’ils ne peuvent pas sécuriser tout le monde. Leur présence fait qu’il n’y a pas d’attaque actuellement dans la ville de Koro. Mais dans les alentours, il y a toujours des menaces. La preuve, le vendredi 05 juillet 2019, au moment même où le Premier ministre et sa délégation étaient à Koro, le village de Sabéré dans la commune de Diougani a été attaqué par des hommes armés non identifiés.

Pays des chevaux

Bankass, situé entre Bandiagara et Koro, sur la route nationale 35, est appelé la capitale des chevaux. En 2005, Bankass a accueilli la première édition du festival dogon, et c’est le président IBK, en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, qui avait présidé la cérémonie d’ouverture de ce festival. Il représentait le président ATT ; les organisateurs lui avaient donné un cheval blanc. Et ce sont des chevaux en jalonnement qui étaient à l’accueil de Boubou Cissé. Malgré la crise, Bankass a respecté la tradition. Mais, dans la salle, ils n’ont pas été tendres avec la délégation, parce qu’on dirait que Bankass est en train de prendre la place de Koro, qui se stabilise avec plus de militaires. Or, les attaques augmentent dans le cercle de Bankass.

Boubou est chez lui

Lors de sa mission dans la région de Mopti, partout où Dr. Boubou Cissé est passé, il a été rappelé qu’il est de la région de Mopti. Oui, lui-même l’a confirmé dans ses prises de parole. À Bandiagara, il a visité la famille de sa mère et toutes les grandes familles et les chefs de village. Boubou est originaire du cercle de Djenné et plus précisément de Sofara, selon les intervenants. Djenné n’était pas au programme de cette étape. Mais cette ville et les autres cercles des zones inondées devraient être prochainement visités. Les populations promettent à Boubou leur aide. Mais quand elles disent que c’est Boubou l’espoir, celui-ci réplique : «Vous êtes mon espoir parce que c’est grâce à vous que nous allons réussir ensemble».

Gamou, la fierté

Le général El hadji Gamou n’est plus à présenter ; il faisait partie de la délégation du Premier ministre Boubou Cissé en tournée dans la région de Mopti. Partout où il est passé, les gens l’applaudissaient et l’encourageaient en lui rappelant son patriotisme, son engagement et son statut de soldat républicain. De Mopti ville à Douentza, la présence de Gamou a rassuré plus d’un. Dans la salle de conférence à Bandiagara, quand son nom fut prononcé, il y a eu des acclamations. Responsables, jeunes gens voulaient faire des photos avec lui. Toute chose que le général a acceptée sans problème. Il a apprécié les encouragements des populations : «Je suis au service de la nation, comme tous les autres soldats de notre pays».

Humanitaire occulté  

Pendant toute la mission, la situation humanitaire a été peu abordée par les populations et les membres de la délégation. Sauf à Bankass où le maire adjoint a demandé des dons pour les populations en difficulté. Sans quoi, tout a été question de sécurité, de militaires, milices, réconciliation et dialogue. Les intervenants ont pour la plupart oublié qu’il y a 50 mille déplacés dans la région de Mopti. Certains sont sur des sites, d’autres dorment dans des familles d’accueil qui n’ont rien pu faire pour eux. Plusieurs d’entre eux sont dans la ville de Mopti et ne savent plus quoi faire. Ils n’ont pas à manger, et les familles d’accueil manquent de moyens.

Une grosse erreur

À Sévaré, il y a deux sites pour les déplacés ; le premier, situé derrière l’hôpital Somino Dolo, compte 151 ménages pour 711 personnes. Il est composé uniquement de Peuls. Le second est sur la route de Bandiagara. C’est une famille d’accueil, dans laquelle il y a 38 ménages pour 148 personnes, uniquement des Dogons. Sur les deux sites, les enfants ont droit à l’éducation ; les conditions sont réunies pour une prise en charge grâce au ministère de la Santé et des Affaires sociales. Le Premier ministre et sa délégation ont visité les deux sites. La grosse erreur est le fait que les deux communautés ne doivent pas être sur des sites distincts, parce qu’il n’y a pas de conflit entre Peuls et Dogons. S’il n’y a pas de problème, pourquoi ne pas les mettre ensemble ?

Douentza et Konna s’éloignent

L’absence de l’Etat ruine les espérances des habitants de Konna et Douentza ; ils se plient aux exigences des jihadistes. À Konna, les terroristes vivent sans faire de tapage ; les populations ne les dénoncent plus. D’autant que l’Etat n’est pas présent. Même chose à Douentza où l’Etat est présent, mais sa présence ne rassure pas les populations qui sont obligées de coopérer avec les terroristes. Par ailleurs, l’armée malienne dans la zone, à travers certaines interventions, ne fait aucun cadeau aux habitants, qui ont été plusieurs fois tabassés, malmenés par les militaires lors de fouilles dans les maisons. Les habitants disent être traumatisés par les terroristes et les Fama. Ils se sentent alors obligés de composer par endroits avec les terroristes pour avoir la paix. Ce qu’il faut retenir, un déplacement nous a permis de comprendre que la charia est appliquée à Konna et Douentza et, surtout, dans les villages et hameaux où l’Etat ne sécurise plus.

 

Absence totale

Du début jusqu’à la fin de la mission du Premier ministre Dr. Boubou Cissé dans la région de Mopti, la communauté internationale n’a participé à aucune rencontre ; les forces étrangères dans les localités n’ont rien fait. Même quand la délégation a changé de programme, au lieu de dormir à Bankass, revenir passer la nuit à Mopti. C’est un hélico malien qui surveillait le cortège du Premier ministre, de Bankass à Sévaré. La sécurité de la délégation était assurée par une centaine d’hommes qui, selon le Premier ministre, vont rester dans la région de Mopti pour renforcer le dispositif sécuritaire en place. En tout cas, pendant toute la mission, les Forces armées maliennes ont assuré…

Désarmement  total

Toutes les communautés, les administrateurs, les autorités locales préconisent le désarmement total de toutes les milices. Ils ont beaucoup insisté sur la présence de ceux qui évoluent dans les forêts de Koro. Lesquels ne sont jamais venus autour de la table, alors que les différents Premiers ministres ont toujours échangé avec une partie sans l’autre. Mais avec la présence de Seydou Nantoumé et Babaly Bah dans cette délégation, les gens pensent que le vraiment désarmement peut être amorcé. À condition que l’Etat traite tout le monde sur le même pied d’égalité.

Plus de peur

Dans le cercle de Goundam, région de Tombouctou, le véhicule de Mossa Ag Ehya, instituteur à la retraite, a sauté sur une mine entre Ehabak et Zouerat Elhamer dans la commune de Razelma. C’était le 06 juillet 2019. Le véhicule était complètement endommagé, mais les occupants sont en vie. Le maire de la commune de Razelma les a évacués sur Gargando et le CJA a apprêté un véhicule pour les ramener à Goundam. Ils étaient en mission de supervision (Abdallah Ag Hamatta et Mossa Ag Ehya). Il s’agit d’un véhicule d’Ahmedou Ag Hantafaye loué par AMSS.

Excès de vitesse

Il y a eu un accident mortel de la circulation le 05 juillet à 17 h 30 mn à Syn, dans le cercle de Djenné. Il s’agit du renversement d’un camion de ravitaillement militaire du détachement Bleu. Il quittait Sévaré pour Djenné. Les causes de cet accident sont le transport mixte, l’excès de vitesse, l’inobservation des règles de la circulation routière. Bilan : 01 mort et 10 blessés dont 03 dans un état critique. Ils ont été acheminés sur l’hôpital de Sévaré.

Drame

Dans le quartier Bamananking de Ségou ville, Demba Mariko, 32 ans, étudiant en médicine, fut poignardé par son petit frère Anbdine, aussi étudiant, le samedi 6 juin, pour des raisons jusque-là non élucidées… Le frère tueur est actuellement dans les mains des forces de l’ordre.

Le Reporter

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