La disparition de « l’émir de Tombouctou » le mois dernier, suite à une opération de Barkhane vient de mettre un gros coup à une organisation moribonde
Barkhane a annoncé hier la mort d’Ali Maychou, un chef terroriste de sinistre réputation, ancien adjoint de Yaya Abou el Hamman et seul reliquat de commandement terro dans la région de Tombouctou. Aussi connu sous le nom de Abou Adbulrahman Al Sanhaji, ce membre fondateur du RVIM (à droite sur la photo) était sur la liste des criminels recherchés par l’ONU et les Etats-Unis pour son rôle dans les hisbas au temps des exactions à Tombouctou. On se souviendra que ces même Barkhane avaient rayé de la carte Al Mourabitoune début 2018 en tuant OuldNouini puis son adjoint Abou Doujana, causant l’effondrement de l’ancienne grande katibat de la région d’Al Moustarat.
Si l’on ajoute la mauvaise santé d’Iyad Ag Ghali lui-même, qui doit prouver qu’il n’est pas mort à l’aide de vidéos tous les quinze jours, on obtient une image de l’organisation djihadiste beaucoup moins vaillante que l’affolement du moment nous incite à penser. Tous les chefs sont morts ou le seront d’ici la prochaine présidentielle et leurs soldats sont pour la plupart recrutés de force quand ils ne rejoignent pas l’organisation pour gagner quelques CFA de plus…
Si l’on remonte encore plus loin dans le temps, rappelons-nous que le RVIM n’est que le refuge du rebut des différents survivants des grandes katibats de 2012, contraints à se regrouper tellement leur nombre était devenu insignifiant après la dérouillée de 2012. Les chefs de l’époque n’avaient déjà pas l’envergure d’un Mokthar bel Mokthar : Nouini par exemple était son chauffeur ! Autant dire que l’on avait affaire à l’élite du djihadisme international !
Depuis sa fondation en 2017 jusqu’à aujourd’hui, la fédération des perdants du djihadisme n’a fait que saigner par le haut : un par un, ses chefs ont étés tués par les FAMAs et la France, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les seconds puis les troisièmes couteaux… A tel point qu’aujourd’hui, on nous annonce qu’ils sont obligés de s’acoquiner avec les traîtres de l’EIGS pour arriver à monter une attaque, comme quoi l’idéologie est flexible quand il faut voler des télévisions…
Parlons aussi de pureté idéologique, en commençant par le djihadiste à la mode : A. Kouffa. Ce dernier se donne des grands airs de prédicateur, mais on sait bien qu’il se comporte comme un chef de bande en recrutant des jeunes désœuvrés (et sans doute un peu ahuris) au sein de sa communauté, en leur promettant du cash plutôt que la salvation ! Ces derniers sont bien contents d’avoir une moto et une AK pour pouvoir faire les malins, mais n’allez pas nous faire croire qu’il s’agit d’autre chose que de bandits de grands chemins !
Terminons donc ce bilan : avec la mort du terroriste d’importation marocaine Maychou, il ne reste que deux chefs djihadistes, l’un bientôt mort et l’autre à la tête d’un gang de traine-savates sans ossature idéologique. Le terrorisme reste une grande menace pour notre pays et il reste encore à achever le corps de l’hydre après avoir coupé tant de têtes, mais n’enflons pas la peur dans la presse et gardons espoir : le RVIM est au-delà du déclin et finira de s’effondrer quand Iyad aura rejoint sa juste place… en enfer !
Boubacar Samba
Source: Malijet