Les Lionnes Indomptables ont été entendues. Refusant de voir leurs primes de participation et de victoires taxées à hauteur de 16,5% comme le prévoit une loi récemment votée, Christine Manie et ses coéquipières ont obtenu gain de cause. Fier de la performance du Cameroun, qui a atteint les huitièmes de finale du Mondial féminin, le président Paul Biya serait lui-même intervenu pour que les Lionnes touchent l’intégralité de leurs 21 millions de francs cfa (environ 32 000 euros), sans la moindre taxe, dans la nuit de jeudi à vendredi. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les Camerounaises viennent d’apprendre qu’outre la prime ministérielle, elles bénéficieraient également d’une “prime spéciale d’encouragement” versée par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
Le comité de normalisation ne s’oublie pas
L’instance a effectué cette annonce mardi au sortir d’une réunion du comité de normalisation, qui gère les affaires courantes de la Fédération depuis deux ans. Dans le détail, les 23 joueuses vont recevoir 60 millions de francs cfa (environ 91 500 euros), visiblement à se partager, tandis que le reste de la délégation sportive présente au Canada percevra 29 millions de francs cfa (environ 44 000 euros). Enfin, les membres du comité de normalisation ne s’oublient pas puisqu’ils ont prévu de s’attribuer une “prime spéciale” dont le montant reste “à déterminer“. Il faut dire que la Fecafoot va toucher 500 000 dollars de la part de la FIFA grâce au parcours des Lionnes au Canada.
Pour autant, Joseph Owona, le président du comité de normalisation, l’assure, les primes vont être financées sur les fonds propres de la Fecafoot. L’argent de la FIFA répondra quant à lui à d’autres objectifs. “Cet argent ne se mange pas en primes. C’est pour le développement du football. Peut-être qu’on peut prendre une partie pour les primes, mais cet argent est fait pour développer encore mieux le football féminin et le football camerounais, assure le dirigeant“, visiblement soucieux de répondre aux espoirs de Enow Ngachu, le sélectionneur des Lionnes. “Le Comité de normalisation n’a jamais caché ces retombées. On les a toujours publiées. Pour les Lions, on a publié ce qu’on gagnait et ce qu’on faisait avec cet argent“, conclut Owona.
Des usurpateurs dans la liste ?
Pas de quoi s’épargner une nouvelle polémique. Membres du staff des Lionnes, Albert Dika (team manager), Rose Vianey Kakanou (team security), Leocadia Bongben (Team press officer) et Mohamadou Laminou (kitt manager) ont refusé leur prime. Tous ont déchanté en apprenant qu’ils ne bénéficieraient que de 3 millions de francs cfa de primes (environ 4 500 euros), alors que les autres membres du staff ont tous touché en plus une prime de victoire s’élevant à 5 millions de francs cfa (environ 7 600 euros). S’estimant lésé, le quatuor assure ne pas avoir ménagé ses efforts depuis le 8 janvier dernier, date du coup d’envoi de la préparation au Mondial. “Depuis le mois de janvier, je t’assure que je n’ai pas vu mon lit conjugal plus de cinq fois“, assure l’un d’eux à Camfoot.com.
Dans le même temps, comme pour ajouter de l’huile sur le feu, des noms supplémentaires, aux rôles douteux, sont venus se greffer sur la liste des membres de la délégation ayant droit aux primes. A l’image d’un deuxième chargé de sécurité, qui ne figurait pas sur la liste initiale. Sollicité parCamfoot au sujet de cet imbroglio, le comité de normalisation prétexte avoir oublié d’inscrire ces noms au départ. Au Cameroun plus qu’ailleurs, les primes sont décidément sources de bien de polémiques…
Source: Afrik
