éger retard à l’allumage pour les Bleus. Les champions du monde français ont buté contre l’Ukraine (1-1) dans le sommet inaugural de leur campagne qualificative pour le Mondial 2022 au Qatar, mercredi 24 mars 2021 à Saint-Denis, un accroc qu’il faudra effacer des mémoires dès dimanche au Kazakhstan. Antoine Griezmann a beau avoir mis les Bleus sur orbite de manière précoce d’une sublime frappe enroulée (19e), la « Zbirna » n’a pas lâché prise et a égalisé sur un « CSC » du malheureux Presnel Kimpembe (57e).
En laissant filer la victoire contre l’Ukraine, rival a priori le plus coriace du groupe D de qualification, les Français échouent à prendre la tête, alors que la Finlande et la Bosnie-Herzégovine ont également partagé les points (2-2). Les hommes de Didier Deschamps devront donc faire le plein de points et de confiance lors du double déplacement qui les attend chez la modeste équipe du Kazakhstan, dimanche à Nur-Sultan (ex-Astana), puis à Sarajevo mercredi prochain pour défier la Bosnie de Miralem Pjanic.
En attendant, ils ont été fidèles mercredi à l’histoire de l’équipe de France, jalonnée de phases qualificatives souvent difficiles, parfois laborieuses et qui sont en tout cas « toujours des épreuves », pour reprendre l’expression employée mardi par le capitaine Hugo Lloris. La mise en garde du portier de Tottenham n’a pas suffi et ses coéquipiers se sont cassé les dents devant la sélection dirigée par l’ex-Ballon d’or Andreï Shevchenko, laminée 7-1 en octobre lors d’un match amical où elle était privée de nombreux cadres contaminés par le Covid-19. Preuve que son « ami » Deschamps s’attendait à une autre paire de manches, cette fois les Bleus avaient endossé leurs habits de champions du monde, avec huit titulaires de la finale de 2018 reconduits mercredi au coup d’envoi. Sacré également à Moscou, Kimpembe a complété ce casting de mondialistes, avec le renfort de Kingsley Coman et d’Adrien Rabiot.
Dembélé revient
Dans le huis clos dyonisien, les Français ont entamé la partie sérieusement, à défaut d’être percutants, s’appliquant d’abord à consciencieusement contourner la muraille jaune de cinq défenseurs érigée par les visiteurs. La libération est venue d’une action teintée de chance et de talent qu’a conclue Griezmann, pièce maîtresse du système Deschamps qui a disputé mercredi son 44e match consécutif sous la tunique bleue, égalant la série record détenue jusqu’à présent par Patrick Vieira.
La chance ? Un hors-jeu de Benjamin Pavard non sifflé, une main de Griezmann également passée inaperçue lors du duel gagné devant le capitaine ukrainien Oleksandr Zinchenko. Le talent ? Une superbe frappe du gauche, enroulée depuis l’extérieur de la surface par le n° 7 des Bleus (19e). Trois jours après son 30e anniversaire, le Mâconnais a rejoint David Trezeguet au quatrième rang des meilleurs buteurs de l’histoire tricolore, gonflant son total à 34 réalisations au soir de sa 87e sélection.
Les Ukrainiens ont pourtant réussi à jouer les trouble-fête en seconde période, punissant des Bleus incapables de se mettre à l’abri malgré les incursions de Coman, notamment, dans la défense adverse. Lloris, jusqu’ici assez tranquille, s’est fait surprendre par une frappe détournée par Kimpembe, crédité d’un but contre son camp. Pour relancer la machine, Deschamps a injecté du sang frais à l’heure de jeu avec l’entrée de Paul Pogba et d’Ousmane Dembélé. Mais ni le milieu de Manchester United, fraîchement revenu de blessure, ni l’ailier du Barça, pour sa première sélection depuis novembre 2018, n’ont trouvé la solution.