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Modibo Sidibé : Si l’homme m’était conté

Né le 7 novembre 1952 à Bamako, Modibo Sidibé est Inspecteur général de Police (équivalent du grade de Général) et président du parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE AN KA WULI).

Benjamin d’une grande famille, il a des frères et des sœurs.

Marié (son épouse est diplômée en médecine), il est père de 6 enfants dont 2 filles et 4 garçons. Son père, feu Mamadou Sidibé, au moment de sa démobilisation de l’armée coloniale française, avait le grade très envieux à l’époque de Capitaine de l’armée française. Quant à sa mère, Fatoumata Traoré, issue d’une grande famille de Bafoulabé (Région de Kayes), elle est jusqu’à ce jour affectueusement appelée «Ba Fanta» par tous ceux qui l’ont connue et fréquentée, tant elle a été un modèle social durant toute sa vie.

Jusqu’en 2000, Modibo Sidibé, malgré les hautes fonctions surtout ministérielles qu’il a eu à occuper la décennie durant, avait fait le choix de résider auprès des siens, notamment sa vieille mère, dans la grande cour familiale sise au Badialan, un quartier populaire en Commune III du District de Bamako. À ce titre, il n’est pas exagéré de considérer l’homme comme issu du bas-peuple et habitué à partager le quotidien de ses nombreux compatriotes n’ayant jamais connu le luxe et l’opulence.

Quelques rares fois, lorsqu’il lui arrive d’aborder cette riche expérience de sa vie au milieu des siens et où la porte d’entrée de la maison familiale était la même pour tous et ouverte à tous, nuit et jour, en attestent les nombreux ressortissants de sa localité d’origine le Wassoulou, orientés à l’époque à Bamako pour des raisons d’études et autres ; les nombreux voyageurs qui arrivaient de Kayes par le train et pour qui la cour était presque un lieu de repos et de stockage de marchandises et autres bagages ; également en provenance de la région de Mopti desservie à l’époque par la compagnie de transport que son père avait entre-temps créée et baptisée à juste titre «Djiguiya Transport», il semble avoir été «façonné» par cette proximité avec des personnes, souvent de cultures différentes et provenant de diverses horizons.

Aussi, chaque matin, rappelle-t-il avec une certaine nostalgie perceptible dans la voix, «il fallait faire circuler la louche à tour de rôle pendant les convives qui se formaient autour de la calebasse de bouillie (moni) du matin» sans compter le plat qui était toujours mis à côté au cas où un «étranger» viendrait à se présenter à l’improviste tel que cela arrivait presque tous les jours.

Comme pour battre en brèche tout ce qui se raconte à son sujet par les «mauvaises langues», Modibo Sidibé conclut que quelqu’un qui a connu ces périodes d’intense solidarité africaine, depuis sa tendre enfance jusqu’à l’âge plus qu’adulte, ne pouvait pas être «antisocial».

Fonctionnaire de la Police nationale jusqu’à son départ volontaire à la retraite en 2011, dans la perspective de l’élection présidentielle d’avril 2012, Modibo Sidibé est détenteur d’un Diplôme de l’École nationale de police du Mali (1977), d’un Brevet de parachutiste (1977), d’un Brevet d’armes (1978), d’une Maîtrise en droit public (1976, Perpignan en France), d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences pénales et criminologie (1979 à Aix-en-Provence en France), d’un DEA en théorie politique (1983 à Reims en France), d’un Doctorat en sciences pénales et criminologie (1983 à Aix-en-Provence) et d’un Certificat de droit des conflits armés (1985 à San Remo en Italie).

Il est Grand Officier de l’Ordre National du Mali.

En mars 1991, au moment de la chute du régime de Moussa Traoré (GMT), Modibo Sidibé, alors Directeur de cabinet du Ministre délégué à la Sécurité intérieure, est nommé Directeur de cabinet d’Amadou Toumani Touré, président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP). En juin 1992, il entre au gouvernement du Président Alpha Oumar Konaré, en tant que Ministre de la Santé, de la Solidarité et des Personnes âgées.

Il est ensuite reconduit à ce poste dans les gouvernements successifs jusqu’au 16 septembre 1997 lorsqu’il devient alors ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Maliens de l’Extérieur.

Pendant cette période, le pays a entamé de grands chantiers d’infrastructures de développement et engagé de vastes réformes administratives et organisationnelles dont la politique nationale de la décentralisation.

Parmi ces actions, ayant complètement changé la physionomie du pays et rapproché les services sociaux de base au plus près des populations, on peut aussi citer entre autres la réforme de la politique sanitaire, à travers la création des Centres de santé communautaires (CSCOM) ; la réforme des hôpitaux ; l’initiative du mois de la solidarité (octobre de chaque année) ; l’institutionnalisation de la carte de priorité pour les Personnes âgées ; la création de la Maison des Aînés ; l’organisation et la réussite de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football au Mali en 2002 saluées par tous les observateurs et où il fut un des acteurs clés, etc.

Le 9 juin 2002, après l’élection du président de la République Amadou Toumani Touré (ATT), Modibo Sidibé est nommé au poste stratégique de Secrétaire général de la présidence de la République. Il occupe cette fonction jusqu’au 9 septembre 2007 où il est alors nommé Premier ministre, Chef du Gouvernement.

De sa nomination en septembre 2007 jusqu’à sa démission de la Primature le 30 mars 2011, le Mali a incontestablement fait un bond significatif sur la voie du développement, tant sur le plan des grandes infrastructures (Pont de Wabaria à Gao ; Aménagements hydro-agricoles de vastes surfaces en Zone Office du Niger ; la construction du 3ème Pont sur le fleuve Niger à Bamako ; le désenclavement intérieur et extérieur du pays à travers des milliers de kilomètres de routes bitumées reliant Bamako à la quasi-totalité des capitales régionales et des pays frontaliers et de pistes rurales ; la construction et la modernisation du plateau technique de tous les Centres hospitaliers Universitaires de Bamako et des grands hôpitaux dans les capitales régionales du pays ; le projet de construction de la Cité universitaire de Kabala ; le barrage de Taoussa ; l’extension de la couverture télévisuelle à toute l’étendue du territoire national ; la construction de l’Echangeur multiple de Bamako ; la construction de la Cité Administrative ; le Programme des Logements Sociaux à Bamako et à l’intérieur du pays ; la construction d’infrastructures sportives dans les grandes villes et les villes secondaires ;etc.), ainsi qu’au plan des réformes structurelles et administratives (le Renouveau de l’action publique ; la réforme du Secteur Privé ; l’adoption de la Loi d’Orientation Agricole ; le Forum sur l’éducation ; les Etats généraux sur la corruption ; la création du Bureau du Vérificateur Général ; l’Initiative Riz, reconduite jusqu’à ce jour par tous les gouvernements successifs malgré toutes les calomnies, les mensonges et les contre-vérités ayant entouré ce vaste projet de développement de la production céréalière au Mali ; la création et la dotation initiale du Fonds pour la Compétitivité de la recherche technologique et scientifique ; la gratuité de la césarienne et du traitement antipaludéen pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans ; la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et la gratuité du traitement  par les ARV ; l’Assurance Maladie Obligatoire –AMO- etc.).

Comment est-ce possible de prétendre malgré tous ces acquis que «rien n’a été fait» ces deux dernières décennies ?

Ceux qui le disent font simplement preuve de mauvaise foi. Certes, Modibo Sidibé lui-même reconnaît qu’il y a certainement eu des fois quelques insuffisances à l’instar de toutes œuvres humaines. Certaines actions auraient pu être mieux conduites nonobstant le contexte environnemental, notamment international particulièrement difficile à surtout sur la période 2008-2010 où le monde a connu l’une des pires crises financières et pétrolières de ces cinquante dernières années.

Heureusement qu’il s’agit là des résultats d’efforts collectifs et de sacrifices consentis par l’ensemble du peuple malien, mais conformément aux visions portées à l’époque par les 2 Présidents de la République en qui le peuple souverain avait confié sa destinée de façon démocratique.

Conscient de cette riche expérience accumulée à l’exercice de hautes fonctions administratives, Modibo Sidibé décida en novembre de 2011 de démissionner de la Police nationale dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012. Pour ce faire et afin de se consacrer entièrement à la réalisation de cette ambition somme toute légitime, il va également se démettre de ses charges de Premier ministre, chef du gouvernement en fin mars 2012.

Malheureusement, quelques jours seulement après, il sera arrêté le 22 mars 2012 lors d’un coup d’État mené par le Capitaine Amadou Haya Sanogo contre le président Amadou Toumani Touré, puis libéré le 27 mars. Il fera ensuite l’objet de 2 autres arrestations arbitraires et d’une campagne intense de calomnies les unes aussi diffamantes que les autres.

Dans ce climat d’insécurité physique généralisée, il va opter pour une vie de clandestinité sans pour autant jamais quitter le territoire national. Il ne reviendra sur la scène politique nationale qu’à la faveur de l’ouverture de la période de pré-campagne pour l’élection présidentielle désormais reportée à juillet 2013.

Entre-temps, selon les données recueillies auprès de certains compagnons de l’époque, Modibo Sidibé et son équipe auraient parcouru plus de 20 000 km sur toute l’étendue du territoire afin de s’enquérir de l’avis, des préoccupations et des aspirations profondes de ses concitoyens des villes, des campagnes, des hameaux et des fractions de Kayes à Kidal, au sujet de ses ambitions à briguer la magistrature suprême du pays.

À l’issue du premier tour du scrutin tenu en fin juillet 2013, le candidat Modibo Sidibé est déclaré 4ème sur 28 candidats, derrière respectivement Ibrahim Boubacar Keita, Soumaïla Cissé et Dramane Dembélé.

Malgré toutes les réserves et autres reproches quant à la sincérité du vote, il décida contre vents et marées de soutenir au second tour le candidat Soumaïla Cissé, le mieux placé au sein de l’Alliance pour la démocratie et la République (ADR) signée par son parti les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE AN KA WULI) en juin 2013.

Cet engagement pour le respect absolu des valeurs et principes, qui lui sont chers, va être à l’origine d’intenses débats suivis de division au sein de sa formation politique juste après les législatives qui se sont tenues dans la foulée de la présidentielle et lors desquelles les FARE avaient remporté 6 sièges de député à l’Assemblée nationale. En fin de compte, 5 d’entre eux vont démissionner pour rejoindre la majorité présidentielle.

Dans ce contexte, le 1er Congrès ordinaire tenu en mars 2014, va élire Modibo Sidibé en qualité de Président du parti les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE AN KA WULI).

Que dire de plus ? Sinon que le grand-père de Modibo Sidibé (le père du Capitaine Mamadou Sidibé) piqué par le virus de l’aventure, à l’instar de la plupart de ses contemporains de l’époque, a quitté son village natal de Tiéoulena dans l’actuelle Commune de Wassoulou Ballé dans le cercle de Yanfolila, pour s’installer à Wassala dans le cercle de Bafoulabé (Région de Kayes). Il y fonda une famille qui verra naître celui qui deviendra plus tard le Capitaine Sidibé.

Faut-il rappeler que Modibo Sidibé est le frère cadet de cet autre ancien Premier ministre sous le second et dernier mandat du président Alpha Oumar Konaré, Monsieur Mandé Sidibé. Sa sœur aînée, Mme Oumou Louise Sidibé, a également été ministre pendant la transition. Tous les trois (3) sont des frères et sœurs consanguins (de mêmes père et mère). Un fait si rare qu’il mérite d’être signalé au passage.

Beaucoup se réclament aujourd’hui descendants de guerriers intrépides tels qu’en ont connu presque tous les peuples d’Afrique et d’ailleurs. Mais contrairement à bien d’autres qui s’en vantent à tous bouts de chemins, Modibo Sidibé en est véritablement un de par sa lignée généalogique.

En effet, bien avant la pénétration coloniale jusqu’à l’avènement des indépendances africaines dans les années 1960, cette réalité est corroborée par plusieurs faits historiques connus et sus dans toute sa contrée d’origine, voire au-delà du seul cercle de Yanfolila.

Par son humilité et sa modestie, presque maladives, dues certainement à la rigueur de l’éducation familiale qu’il a reçue, Modibo Sidibé a une aversion totale pour l’ostentatoire, le luxe, l’extravagance, le spectaculaire, entre autres caractéristiques des bourgeois et autres arrogants portés principalement sur le monde de l’apparence et du surréalisme.

Lui, il cultive plutôt de la discrétion, de la méthode, de la rigueur et de l’efficacité dans tout ce qu’il fait ou entreprend. Jamais, il ne sera adepte de la fanfaronnade et de l’invective.

C’est pourquoi, il ne cesse d’inviter ses proches, partisans ou autres sympathisants à ne jamais répondre aux attaques infondées, aux ragots, aux calomnies et autres méchancetés des plus diffamants et souvent abjects et insultants auxquels certains adversaires, notamment politiques, font généralement circuler dans l’opinion à son sujet.

Fervent croyant et pratiquant musulman, avec sa discrétion légendaire, il ne rechigne jamais à rendre service au prochain pourvu que la sollicitation n’enfreigne aucunement la loi ainsi que les valeurs de probité et de moralité qui constituent pour lui un sacerdoce.

C’est singulièrement ce trait de caractère auquel il n’entend jamais se départir, pour rien au monde, que certains lui reprochent en voulant le faire passer pour non sociable, distant ou imbu de sa personne. Et pourtant, l’homme est loin de cette image fabriquée de toutes pièces à lui collée justement pour des besoins de la cause de ses détracteurs. Il suffit de l’approcher pour s’en rendre compte et de s’en convaincre, au besoin.

La centaine de «Grins» à son actif actuellement dans les quartiers et communes du District de Bamako ainsi qu’à l’intérieur et à l’extérieur du pays, constitue aujourd’hui une preuve tangible de cette proximité avec ses concitoyens de toutes tendances et de toutes catégories.

Des hommes comme Modibo Sidibé, heureusement qu’il y en a encore dans ce pays. Sinon que serait-on devenu ? Grâce à eux «faire de la politique autrement» semble ne pas être un vain slogan.

Ensemble, si nous le voulons, nous pouvons ! C’est ainsi que pour l’alternance en 2018, il invite l’ensemble de ses compatriotes, de l’intérieur et de l’extérieur, à se lever pour une mobilisation générale. Oui, ensemble, An ka wuli !

B. SIDIBE

Le Reporter

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