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Modibo Keïta au forum de la jeunesse : «Il faut éviter de porter le deuil de l’avenir»

En prélude au 27ème sommet Afrique-France qui s’est tenu le 13 et 14 janvier 2017 à Bamako, le Premier ministre Modibo Keïta a présidé les travaux du forum de la jeunesse le mercredi dernier au palais de la culture. Le thème de ce forum portait sur «jeunesse et entreprenariat».

Ce forum de la jeunesse de Bamako, après celui de Paris tenu du 6 au 7 décembre 2016 au Medef International, est l’étape finale permettant de mettre la problématique de la jeunesse en relation avec l’entreprise au centre des préoccupations politiques.

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Pour le Premier ministre, Modibo Keïta, ce forum de la jeunesse de Bamako est un symbole d’espoir pour la jeunesse, car il est l’expression de la volonté commune de la jeunesse de participer activement au développement de nos pays. Il dira que la création de richesses demeure la voie royale pour accéder au plein épanouissement de l’homme.

Parlant de l’entreprenariat, Modibo Keïta a souligné que l’entrepreneur doit s’imposer un examen éclairé de ses points forts et de ses points faibles. Un tel esprit se fonde, selon lui, sur la capacité d’innovation, l’attitude à traduire les idées en actions concrètes. «La jeunesse est porteuse d’espoir et doit… avoir certaines qualités dont la tolérance et le souci constant de se perfectionner», a déclaré le Premier ministre. Avant d’ajouter que la création de richesses s’appuie sur une formation adaptée, sur la disponibilité de ressources favorisant l’investissement et sur l’observation stricte des règles pertinentes de la gestion.

«Aucune initiative créatrice ne peut prospérer en dehors d’un environnement sécurisé, de paix. Il convient que les jeunes s’imprègnent régulièrement des idéaux de paix, de solidarité entre les hommes. La création de richesses doit être inscrite dans la durée. Il faut éviter de porter le deuil de l’avenir. Les jeunes doivent s’inscrire dans une vision et dans la permanence des valeurs du passé», a fait savoir Modibo Keïta.

Dans son allocution, le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta, a rappelé que la jeunesse malienne a toujours été une jeunesse engagée, laborieuse, courageuse et portée vers le progrès, tout en saluant le leadership de la jeunesse du Mali sur la scène africaine. Selon Amadou Koïta, ce potentiel de la jeunesse n’a pas échappé à la vigilance des dirigeants africains et français, d’où ce forum de la jeunesse et de l’entreprenariat, qui est l’expression de la solidarité et de l’amitié qui existe entre la France et l’Afrique.

À propos de l’entreprenariat, le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne a souligné que l’entrepreneur est la base de l’essor de l’entreprise comme l’homme est à la base du progrès de toute œuvre humaine. Il dira que l’entreprise est l’une des meilleures armes contre les fléaux qui menacent notre jeunesse et l’avenir de nos pays.

S’adressant aux jeunes venus d’Afrique et de France, Amadou Koïta a déclaré : «Chers jeunes, sachez que si vous ne travaillez pas pour réaliser vos rêves, quelqu’un d’autre va vous embaucher pour l’aider à réaliser les siens, et dites-vous que c’est étant jeune qu’on peut tout entreprendre, car c’est chez les jeunes qu’il faut chercher les preuves les plus admirables de la sagacité de l’esprit, de sa patience et de ses ressources».

Pour sa part, le président du Conseil national de la jeunesse, Mohamed Salia Touré, a soutenu qu’il est légitime que l’immense jeunesse africaine espère que le sommet Afrique-France ne soit une rencontre institutionnelle, étatique, conclue par un communiqué consensuel listant quelques bonnes résolutions. À ses dires, les dirigeants ne peuvent plus séquestrer l’avenir de la jeunesse africaine pour en définir entre eux le sort entre dogmes obsolètes et recettes indigestes. À en croire toujours Mohamed Salia Touré, les dirigeants doivent engager avec la jeunesse une réflexion collective porteuse d’avenir.

«La jeunesse revendique d’être partenaire et n’attend pas de promesse. La jeunesse africaine s’éveille et s’engage de plus en plus dans la défense des valeurs de la société civile. Elle se lève de plus en plus pour faire entendre sa voie et affirmer sa volonté de voir plus de transparence et d’équité dans la vie politique. La jeunesse africaine ne veut plus du terrorisme et de guerre qui martyrisent le peuple. Elle entend vivre et grandir en paix», a-t-il laissé entendre. Avant de reconnaître que ce forum de la jeunesse est une formidable opportunité pour faire bouger les lignes.

Prenant la parole à son tour, la présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse a déclaré que promouvoir l’entreprenariat est une priorité en Afrique pour les dirigeants. L’entreprenariat paraît, selon elle, comme une solution de choix au problème de chômage. Au-delà de la création d’emploi, ajoutera-t-elle, l’entreprenariat joue un rôle important pour l’économie. Et la création des nouvelles entreprises joue un rôle fondamental dans la croissance économique, affirmera-t-elle.

C’est pourquoi, à l’en croire, pour promouvoir l’entreprenariat des jeunes en Afrique, l’Union panafricaine de la jeunesse s’est lancée au lobbying depuis janvier 2016 auprès des dirigeants africains à la réunion ministérielle des ministres de la jeunesse à Addis-Abeba, au mois de juin,  qui ont adopté une résolution sur la mise en place d’un fonds africain pour le développement de la jeunesse. Cette initiative, dit-elle, mérite le soutien des chefs d’Etat africains.

 Diango COULIBALY

 

Source : Le Reporter

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