Le professeur Mamadou Dembélé a été accompagné à sa dernière demeure ce 11 octobre 2016. La foule immense, venue d’horizons très différents et recueillie dans l’émotion, la tristesse et la douleur ainsi que les nombreux messages de condoléances reçus de par le monde, à cette occasion, ont constitué un bel hommage (et mérité) rendu à sa mémoire.
Je fus son collaborateur lorsqu’il occupait les fonctions de Premier ministre, entre le 06 juin 1986 et le 06 juin 1988, quand il me fit le grand honneur de m’appeler à son cabinet en qualité de conseiller pour les questions juridiques et diplomatiques.
De cette collaboration naquit entre nous une relation forte, confiante et, pour moi, affectueuse.
En ce jour, je voudrais, d’abord, saluer le grand serviteur de l’Etat que fut Mamadou Dembélé. Dans quelque fonction qu’il exerça -médecin, professeur, ministre-, il eut à cœur de toujours se conformer aux mêmes principes : rigueur dans le travail, honnêteté envers soi-même et les autres, culte du résultat.
Cette marque de fabrique lui valut sans nul doute sa réputation de grande compétence, d’homme digne de confiance et d’Homme d’Etat. De la sorte, il aura contribué utilement à inspirer de nombreuses vocations parmi les serviteurs de l’Etat et à la modernisation de celui-ci à travers des mesures fortes et courageuses qu’il a suscitées ou prises, notamment en sa qualité de Premier ministre.
Mamadou Dembélé, ce fut aussi un modèle social : culte des parents, sens aigu de la famille, générosité le caractérisaient de l’avis unanime.
D’instinct, je me suis senti proche de cet homme qui, Premier ministre, arrivait au bureau, à Koulouba, tous les matins après une halte à la maison paternelle pour saluer ses parents et, tous les vendredis, passait au cimetière d’Hamdallaye se recueillir sur la tombe de son père, Mari Dembélé, qui y repose. Au demeurant, il fut un digne héritier de celui-ci dans la préservation de l’unité et de l’intégrité de la famille Dembélé, dont il fut également le patriarche, de Kita à Bamako et même au-delà.
Sa générosité allait largement au-delà des portes de l’hôpital où il officiait, de la maison familiale ou de son quartier. Et ses collaborateurs n’étaient pas en reste, qui l’appelaient affectueusement “le Patron”.
Mamadou Dembélé fut un Juste.
Enfin, je voudrais témoigner ma gratitude à un grand homme qui m’a honoré de son affection, de sa confiance et de son soutien qu’il m’a donné sans compter. Je le lui en demeurerai reconnaissant, en particulier de m’avoir donné, très jeune, le privilège singulier de servir, à ses côtés, notre cher et vieux pays, le Mali.
À sa veuve, ses enfants et ses proches, je voudrais réitérer mes sentiments de grande affection et les assurer de ma fidélité.
À eux comme à tous ceux qui ont connu et aimé le professeur Mamadou Dembélé, je rappelle cette vérité simple : il n’y a pas de mort lorsque nous sommes habités par le souvenir de ceux que nous aimons.
Adieu, Monsieur le Premier ministre !
Puisse le Très Haut vous accueillir dans Son infinie miséricorde ! ”
Texte écrit le 11 octobre 2016, à Ouagadougou