La Mission d’Observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) a publié, ce mercredi14 août, son rapport préliminaire consacré au second tour de l’élection présidentielle du 12 août. C’était dans la cadre d’une conférence de presse, animée par Mme Cécile KYENGE, la Cheffe de Mission, à l’Hôtel Sheraton à l’ACI 2000. Selon la cheffe de la mission d’observation, les observateurs de la MOE n’ont constaté aucune «fraude», seulement des «irrégularités procédurales», lors du second tour de la présidentielle au Mali.
«Je peux affirmer que nos observateurs n’ont pas observé de fraudes, mais des problèmes d’irrégularités procédurales», comme «deux cas de procès-verbaux présignés et préremplis» avant la fin du scrutin, a déclaré la député européenne devant la presse.
La cheffe de mission a souligné les «améliorations» apportées par les autorités dans l’organisation de ce scrutin, déterminant pour l’avenir du Sahel, tout en réitérant «ses appels à la transparence» pour la publication «dès que possible» de la liste détaillée des bureaux de vote fermés dimanche et l’intégralité des résultats provisoires, bureau de vote par bureau de vote.
La mission de l’UE «appelle les candidats à faire preuve de mesure», a dit Mme Kyenge, demandant d’attendre la «publication des résultats provisoires par l’administration» attendue d’ici jeudi ou vendredi.
Face aux médias, Mme Cécile KYENGE était accompagnée de Marie-Violette CESAR, adjointe du chef de mission, et de son attaché de presse, Alain CHABOD, en présence du Chef de la mission de l’UE au Mali, des ambassadeurs de l’Union européenne présents à Bamako ainsi que des représentants des organismes internationaux accrédités au Mali.
La mission a déploré le meurtre d’un président de bureau de vote ainsi que les attaques qui ont visé des bureaux de vote lors du scrutin. Les observateurs de l’Union européenne ont jugé positives les opérations de vote dans une majorité des 440 bureaux de vote où ils étaient présents le 12 août.
La mission a invité le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD) à publier dans un meilleur délai, la liste détaillée des bureaux de vote où le vote n’a pas pu se tenir, comme ce fut le cas au premier tour. De même, elle a souhaité la publication de l’intégralité des résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote, conformément aux bonnes pratiques électorales. La Mission invite également les autorités à rendre public l’état de distribution finale des cartes d’électeur.
Mme Cécile KYENGE a aussi fait savoir que la mission n’a pas pu rendre à Mopti, Tombouctou et Kidal. Dans les zones couvertes par la mission, il ressort que 95% des bureaux de vote ont ouvert à l’heure. Au total, 444 bureaux de vote ont été observés par la Mission.
Lors des opérations de vote, la Mission a constaté des irrégularités procédurales, mais déclare ne pas avoir observé des cas de fraudes. Dans la perspective des prochaines échéances électorales, la MOE-UE a invité le gouvernement à renforcer davantage les capacités des agents électoraux.
La Mission insiste que l’accès des observateurs nationaux et internationaux à la centralisation soit garanti par l’administration électorale dans les mêmes conditions que lors du premier tour. De même, elle souhaite également que le traitement des résultats et des recours, déposés par des candidats au niveau de la Cour Constitutionnelle, réponde aux mêmes critères. Enfin, la Mission d’Observation Electorale de l’Union européenne appelle les candidats à faire preuve de mesure, en évitant d’annoncer leurs propres estimations avant publication des résultats provisoires par l’Administration électorale, et à régler les contestations éventuelles par la seule voie des recours juridictionnels.
Rappelons que la mission poursuit son observation des différentes phases du processus électoral jusqu’à la proclamation des résultats définitifs. La MOE UE publiera dans un délai d’un à deux mois un rapport final assorti de recommandations pour l’amélioration du cadre électoral qui sera remis aux autorités maliennes et à des acteurs du processus électoral.
Par Korika SISSOKO
(Stagiaire)
Source: info-matin