Quatre ans et demi après la signature à Bamako de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, plus des deux tiers des engagements en matière de sécurité attendent encore d’être réalisés.
Le Comité de suivi (CSA), principal organe chargé de superviser le processus de mise en œuvre, n’a pas tenu de réunion pendant tout le dernier trimestre de l’année écoulée. Ce sont là quelques observations contenues dans le 6è rapport de l’observateur indépendant, le Centre Carter, sur la mise en oeuvre dudit Accord.
Ce rapport a été rendu public hier au cours d’une conférence de presse tenue dans les locaux de l’organisation indépendante, sis à Badalabougou.
La conférence était animée par la conseillère spéciale du Centre Carter, l’ambassadrice Bisa Williams, assistée de son adjoint, Jean N’Tole Kazadi, en présence de plusieurs autres invités. Dans son rapport de fin d’année 2019, l’observateur indépendant a relevé plusieurs obstacles qui expliquent l’absence de progrès notable dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Parmi ces obstacles, précise le rapport, figurent «le manque de leadership et de confiance mutuelle entre les parties», ainsi que la «faiblesse des efforts de médiation par la communauté internationale». En outre, le rapport indique qu’en 2019, les populations ont à peine bénéficié de la mise en œuvre de l’Accord. L’incapacité des parties signataires à mettre en place l’armée reconstituée prévue par l’Accord, et à apporter des réponses aux griefs socio-politiques de longue date, ont contribué à l’aggravation de la crise au Mali et dans la région, souligne le document.
Afin de redonner un élan à la mise en œuvre de l’Accord, l’observateur indépendant a fait plusieurs recommandations. Pour le Centre Carter, la question de la présence des forces armées et de services gouvernementaux à Kidal devrait être résolue rapidement. Le gouvernement, recommande l’observateur, devrait faire connaître son plan de décentralisation. Aussi, le rapport invite la communauté internationale à jouer un rôle plus important dans la recherche des solutions aux blocages.
Aboubacar TRAORÉ