La crise migratoire domine les espaces publiques européens. A écouter les médias internationaux, on a l’impression que les Africains refusent de travailler et quittent leurs pays pour aller en Europe ou ailleurs par plaisir. La confusion a tellement gagné le pari que les opinions voient la migration comme un phénomène culturel. Faut-il laisser le terrain à ces informations qui endorment les peuples européens manipulés par les multinationales ? Nous croyons qu’il faut apporter une contre analyse qui divulgue la réalité.
L’immigration des jeunes africains vers les pays européens qu’ils considèrent comme des modèles de réussite, s’expliquent en partie par la hausse du chômage dans les pays de depart. Dans ces pays, les diplômés aussi bien que des jeunes ruraux non diplômés caressent de l’eldorado européen.
Les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) de la Banque Mondiale, Fond Monétaire International et leurs structures missionnaires dont des Banques et Clubs financiers comme de Paris… ont semé la semence virile du chômage dans les pays Africains en détruisant des emplois existant par la fermeture et privatisation des sociétés et entreprises d’Etat à partir de 1982 avec la crise de la dette du continent.
Ces Programmes ont été imposés à l’Afrique par l’Europe après avoir destitué la plus part des dirigeants intègres du soleil des indépendances et de souverainetés Africaines. Ces destructeurs socioéconomiques ont fait croire à leurs gouverneurs par procurations dont Moussa TRAORE au Mali, Senghor au Sénegal, Houphouët Boigny en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré au Burkina Fasso etc… que ces PAS résolveraient le problème de la dette.
Les maigres ressources financières prêtées en dette insoutenable à l’Afrique par ces mêmes institutions financières internationales et leurs structures missionnaires dont des banques et l’union européenne retournent dans les paradis fiscaux européens notamment en Suisse.
Pour s’en convaincre, il faut se référer au rapport de Global Finances Integurity 2016 selon lequel , il y a actuellement Sept cent (700) à huit cent (800) millions de dollars déposés dans les paradis fiscaux en provenance du continent le plus appauvris, l’Afrique. Ces comptes ne profitent qu’égoïstement les dirigeants africains complices de la situation. Et si on restitue ces sommes à l’Afrique comme alternative à l’immigration et laisser les aides (dettes) pour le développement qui maintiennent l’Afrique dans un esclavage économique?
Quant à la fuite des capitaux, le montant s’élève à mille sept cent soixante-onze (1771) millions de dollars selon le même rapport.
Quant au Franc CFA, il constitue une grande cause du sous-développement et désintégration de sa zone. Ce Franc ne profite qu’à la seule France qui est son propriétaire véritable. Sa garantie par ce pays néocolonialiste auprès de chaque citoyen de sa zone à chaque minute et heure. Les transferts d’argent issus des emprunts ou dons entre un pays soit de la communauté (UEMAOA, CEMAC) de la zone Franc fait profiter à la France de 45 à 65 % du montant.
La convention entre la France et les pays de la zone Franc CFA exige à chacun de ces pays de déposer 50% de leurs recettes d’exportation dans le trésor français et qui est aussi différent du pourcentage dont cette France esclavagiste gagne à travers le jeu monétaire, c’est-à-dire la conversion Euro Dollars. Voici un exemple clair, en 2009, le Mali a vendu son coton à un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) de dollars. Cette somme est une recette d’exportation du Mali. Conformément au principe du jeu monétaire, le gouvernement du Mali s’est retrouvé avec 500 000 000 de dollars. Donc le reste 1 000 000 000, la moitié est destinée à la France pour garantie de la conversion de dollars en Euro puis CFA. L’autre moitié c’est-à-dire le reste 500 000 000 sont déposés conformément à la convention entre le Mali avec la France dans un compte appelé ‘’Compte d’Opération’’. Le gouvernement se retrouve en fin avec 500 000 000 sur le prix de vente de son coton.
N’en doutez point ! Ce compte d’opération pour la France est une vache laitière. Ce compte appartient à l’Etat dépositaire qui ne peut plus réclamer après dépôt. La France prête cet argent à ses institutions bancaires avec un taux d’intérêt de 2%. Ces deux pourcents sont aussi déposés dans un compte qui sert à endetter l’Afrique et souvent à travers des « aides » dites de développement. Donc il est clair que la France nous endette avec notre propre argent avec un taux d’intérêt de 5%.
Toutes ces politiques sont conçues savamment, scientifiquement et structurées pour détruire le développement socioéconomique de l’Afrique à la dépendance et maintenir les Africains dans l’esclavage de la dette. Aujourd’hui si ces ressources sont retournées au pays, le gouvernement peut bel et bien engager si non prendre des reformes d’insertion socio-économique des jeunes et aller vers une industrialisation pour créer de l’emploi et de la valeur ajoutée à travers la transformation des matières premières comme sous la première République.
Daouda Z KANE
Le Confident