La chancelière allemande a accueilli ce lundi dans la capitale les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de « Compact with Africa », une initiative lancée il y a deux ans durant la présidence du G20 de l’Allemagne. Objectif : développer les investissements privés dans les pays associés à l’initiative, qui en échange s’engagent à mettre en place des réformes économiques renforçant leur attractivité.
La chancelière allemande, Angela Merkel, reçoit pour deux jours à Berlin les investisseurs soucieux de s’implanter en Afrique. Les 12 pays africains qui ont rejoint l’initiative lancée en 2017 par l’Allemagne, « Compact with Africa », seront représentés à Berlin. L’objectif affiché par l’Allemagne est de favoriser les investissements productifs en Afrique, afin d’y créer des emplois. Une initiative qui pèse un milliard d’euros.
Objectif : favoriser l’investissement productif
Depuis 2015, l’Allemagne clame haut et fort son intérêt pour le continent africain vu par Berlin comme la région la plus dynamique du monde, quoiqu’encore largement délaissée. Sur les 100 000 entreprises exportatrices que compte la première économie européenne, seul un millier travaille avec l’Afrique. Un chiffre que les Allemands aimeraient voir doubler d’ici 2021.
Pour cela, Berlin a lancé en 2017 « Compact with Africa », initiative dotée d’un milliard d’euros, dont 400 millions pour les PME allemandes et africaines et 200 autres pour garantir les investissements, le reste devant aller à la formation professionnelle. Car l’objectif allemand est de favoriser l’investissement productif, dans la transformation de produits agricoles, l’industrialisation et les infrastructures de base, notamment l’énergie. Pour l’instant, les experts dressent un bilan plutôt modeste de l’initiative « Compact for Africa », rapporte notre correspondant à Berlin Pascal Thibaut.
Des traductions également politiques et militaires
La philosophie allemande est réaliste : plutôt les investissements que l’aide publique, afin de créer des emplois. Car si Berlin cherche de nouveaux marchés pour ses entreprises, elle espère aussi que la croissance des emplois limitera l’émigration vers l’Europe. 12 pays dont le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Guinée, ou encore l’Égypte et le Sénégal ont rejoint cette initiative.
Celle-ci a aussi un arrière-plan militaire, rappelle notre correspondant à Berlin Pascal Thibaut, avec la présence allemande au Mali au sein de la force Minusma et pour former des militaires sur place. La nouvelle ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer souhaite que l’Allemagne augmente son engagement dans ce pays.