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Menaces sur la liberté de la presse au Mali : La Maison de la Presse dénonce « l’immobilisme des pouvoirs publics »

A l’instar des autres pays à travers le monde, le Mali a célébré, le 3 mai 2024, à la Maison de la Presse (Bamako), la 31ème édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème : « La Presse au service de la planète : crise environnementale et urgence du journalisme ». Au cours de cette cérémonie de célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse au Mali, le président de la Maison de la presse du Mali, Bandiougou Danté a évoqué les cas d’assassinat et d’enlèvement de journalistes au Mali. A cet effet, il a invité les autorités de la Transition à tout mettre en œuvre pour rechercher et retrouver nos confrères. « Un autre plan sur lequel les autorités nationales sont fortement interpellées est celui de l’environnement des médias. Dans ce domaine, l’on constate avec amertume, l’immobilisme des pouvoirs publics… », a déclaré le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté.

Selon le président de la Maison de la presse du Mali, Bandiougou Danté le thème de cette 31ème édition rappelle l’importance et la nécessité pour les médias de s’engager dans la préservation de l’environnement. « En effet, le monde connait une situation d’urgence environnementale qui menace l’existence des générations actuelles et des générations futures. C’est pourquoi les professionnels des médias risquent leur vie pour tenter d’informer le monde sur tous les sujets, de la guerre à la démocratie », a-t-il dit.  Pour lui, la célébration du 3 mai est l’occasion de rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse. Elle constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la Presse et à l’éthique professionnelle.  A l’en croire, l’année qui s’est écoulée a été une année particulièrement difficile pour la Presse malienne.  « Nous sommes au regret de revenir encore sur les cas d’enlèvement, d’assassinat enregistrés. Depuis près de dix ans les enquêtes sur la disparition de Birama TOURE sont interminables. En septembre 2020, Hammadoun NIAILIBOULY, de son retour d’un atelier de formation de journaliste a été descendu du véhicule à Mandjo près de Somadougou, non loin de Mopti et amené à une destination inconnue.  Le 18 avril 2021, Moussa Bana DICKO Directeur des programmes de radio Hairé de Boni dans le cercle de Douentza a été enlevé chez lui et reste introuvable. Le 26 janvier 2023, Sory KONE, Directeur des programmes de la radio DANAYA de Souba dans la région de Ségou, cercle de Farako a été enlevé chez lui et reste lui aussi, encore introuvable », a déploré Bandiougou Danté. Sur ce registre peu reluisant, il a cité les assassinats de Dada Bah, animateur à la Radio Dagné FM dans la nuit du 26 au  27 octobre 2023 à Nara par des individus non identifiés, de Abdoul Aziz Djibrilla, animateur à la radio Naata de Labbezanga sur l’axe routier Ansongo-Gao le 7 novembre 2023 et l’enlèvement de ses compagnons de route, Saleck Ag Jiddou dit Zeidane et Moustaph Koné respectivement directeur et animateur de la radio Coton d’Ansongo dont nous sommes encore sans nouvelles. « Au même moment, Harouna Attini de la radio Alafia d’Ansongo s’en est tiré avec quelques blessures et un traumatisme psychologique profond. Plus récemment, le 11 décembre 2023, Almahady Barazy, directeur de la radio Bonferey de Taboye dans le cercle de Bourem a été lui aussi été enlevé par des individus armés non identifiés. Comment ne pas évoquer le cas de toutes ces consœurs, tous ces confrères qui ont dû abandonner leur rédaction parce que ne se sentant plus en sécurité.

Nous réitérons nos demandes aux autorités de la Transition, comme nous l’avons toujours fait chaque fois que l’occasion se présente, de tout mettre en œuvre pour rechercher et retrouver nos confrères. Un autre plan sur lequel les autorités nationales sont fortement interpellées est celui de l’environnement des médias.  Dans ce domaine, l’on constate avec amertume, l’immobilisme des pouvoirs publics et l’espoir de refondation suscité par de durs et couteux labeurs d’élaboration des projets de lois et des projets de décrets est menacé », a indiqué le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté. Avant d’ajouter qu’un désordre encouragé et entretenu fait planer le risque d’une implosion inéluctable. Il s’agit, a-t-il dit, d’un nombre indéterminé de médias sur les réseaux sociaux dont certains acteurs se font appeler « journalistes » qui touchent à tout en violation des règles d’éthique et de déontologie. « Ces médias qui sont dans l’asymétrie pour rappeler un ami militaire, sont aussi les auteurs d’une concurrence déloyale si bien que les journaux se meurent, les radios et les télévisons agonisent. Ces médias désemparés, sans perspectives, sans opportunités, frappés de plein fouet par la situation économique précaire doivent faire face aux obligations quotidiennes. Au-delà, de la journée mondiale de la Liberté de la Presse, la Maison de la Presse a respecté la tradition en organisant la Semaine Nationale de la Liberté de Presse dont le thème consensuel est : « rôle et place de la Presse dans la construction de la concorde nationale » », a conclu Danté.

 

A.Sogodogo

 

Source : Le Républicain

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