Dans son livre « Justice en Afrique. Ce grand corps malade. Le cas du Mali », paru aux éditions La Sahélienne, l’avocat Me Mamadou Ismaïla Konaté revient sur le procès Amadou Haya Sanogo.
L’ancien garde des sceaux a consacré un chapitre intitulé « heurts et malheurs d’un procès de putschistes ». « Les consultations des archives m’a permis de savoir que ma prédécesseur avait pris les devants et saisi, elle aussi, les autorités hiérarchiques. J’en ai parlé au Président qui ne semblait guère emballé de voir ce procès se dérouler en la période envisagée », écrit le célèbre avocat.
Me Mamadou Ismaïla Konaté fait des confidences sur certains de ses collègues membres du gouvernement. « Finalement, après moult et moult péripéties, la date du 30 novembre 2016 a été retenue pour le procès. A l’arrivée de la date fatidique, les visages de mes collègues ministres se fermaient à mon passage et l’on me souriant de moins en moins. Certains me posaient des questions sur le caractère judicieux de l’ouverture d’un procès au regard de la situation du pays, etc », peut-on lire dans le livre.
Dans cet ouvrage de 166 pages, Me Konaté salue le courage et la droiture de l’ancien premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, ministre de la défense au moment des faits pour son rôle crucial dans la comparution des témoins militaires à Sikasso. L’ex ministre de la justice n’est pas tendre avec le Président Ibrahim Boubacar Kéïta qui ne prenait plus ses coups de fil pendant ce procès stoppé le 8 décembre 2016. « Le téléphone portable du Président de la République ne répondait plus à mes appels, c’était un singe…. », nous apprend Me Konaté dans son livre.
Dily Kane
Mali24