Toutes les victimes ne méritent-elles pas réparation ?
Les clichés sombres du 10-11-12 juillet 2020 sont toujours indélébiles dans la mémoire collective, tout comme les victimes des révolutions précédentes. De l’indépendance à maintenant, chaque soulèvement populaire engendre des martyrs dont les familles restent impuissamment dans l’attente de la justice. Chacune d’elles, désire la lumière. Cette justice demeure dubitative dans la pensée populaire, rares sont des maliens qui ont entendu ou être témoins, de cette réparation historique. Notre démocratie n’aura point de crédibilité si ces réparations ne sont pas accordées à toutes les victimes d’une manière égale. Les victimes des récentes marches ne doivent pas être prises en compte spécifiquement. D’ailleurs, les acteurs de ces insurrections n’ont-ils pas changé de fusil d’épaule ? Une nuée de familles victimes de mars 1991 sont frustrées, qui se sentent presque abandonnées aujourd’hui car la justice historique peine de les dédommager.
Ce dimanche 11 juillet 2021, une conférence de presse a été organisée, à Badalabougou, par les leaders de contestation populaire qui a soldé à la démission du régime IBK par les militaires le 18 août dernier. L’objectif de ce tête-à-tête avec les hommes de médias, était de faire la pression pour que la justice soit rendue aux victimes. Le soit disant hommage aux martyrs de juillet 2020.
Dans toute démocratie sérieuse, la voie de la force contre les manifestants non armés est inadmissible et rien ne pourrait tolérer un tel fait. Également le pogrom de Ogossagou, et beaucoup d’autres villages au centre et nord du pays, les populations civiles ont été injustement éliminées, jusqu’à présent la justice est attendue pour réparer cette réalité historique.
Rien et aucune chose dans cette vie ne peut remplacer l’âme humaine. Mais les responsabilités pour les évènements de juillet passé sont partagées. Et la réparation historique est attendue pour situer les parts de responsabilité.
Hawa Sy
Source: Reflet d’Afrique