« La période de fiançailles est faite pour apprendre à connaitre la personne. Le mariage est défini par un contrat, une dot et des témoins ». Indique Boubacar, un jeune marié. La fête de mariage n’est pas obligatoire mais les autres conditions citées plus haut sont nécessaires pour être dans le halal. Poursuit-il. Pour ne pas tomber dans le péché, Boubacar pense que le couple peut attendre l’acte de mariage pour avoir des rapports sexuels. Dans le cas contraire, de le faire tout en accomplissant les autres conditions.
Moussa, un jeune fiancé, nous fait son aveu de ne pas faire d’acte sexuel avant son acte civil mais il se pose la question sur le temps qu’il faut observer. Il ajoute que certains demandent de passer trois jours après le mariage religieux. Ça lui fait un peu peur et il pense que ça pourra rendre invalide son union avec sa femme devant Allah. Surtout si les parents de la femme ne veulent pas avant la célébration du mariage civil.
Quant à Oumou, elle dira que la communauté est très divisée sur cette question de mariages religieux et civil. Personnellement, elle ne conçoit pas l’un sans l’autre. Ils se complètent selon elle. Le mariage civil apporte des droits à la femme que le mariage religieux n’apporte pas dans les faits. Donc elle pense que les deux sont nécessaires pour les époux.
« J’ai célébré mon mariage religieux il y a trois mois. Les parents de ma femme ont été clairs avant l’union. Ils ne veulent pas que l’on passe la nuit ensemble ou se voit trop souvent avant qu’on ait fait l’acte de mariage civil. « C’est une manière de protéger leur fille et je respecte leur choix ». Dit-il. Mais réellement c’est difficile pour lui. « Nous nous sommes mariés religieusement et nous ne pouvons pas nous fréquenter et avoir notre intimité. Alors qu’aujourd’hui on n’est pas « fiancé » mais « marié ». Explique ce jeune homme.
Que faire et que dit la religion ?
Face à ces inquiétudes, nous avons bien voulu interrogé l’Imam Keita, prêcheur à Djélibougou.
Selon notre interlocuteur, « une fois que la dot est versée, après le mariage religieux les deux personnes sont mariées devant Dieu ». Il précise qu’en aucun cas, on ne peut dire que le mariage n’est pas valide après le mariage religieux et les deux personnes peuvent entretenir des relations sexuelles : « cette femme est ton épouse et tu es son époux, vous êtes mariés, l’homme a maintenant des devoirs envers elle, il est le responsable de leur foyer, tout comme la femme, elle a aussi des devoirs envers son époux ».
Aussi, souligne-t-il la nouvelle décision imposée par certains parents vis-à-vis du mariage est compréhensible. Vu le mauvais comportement de certains hommes qui ne pensent qu’à nouer le mariage et partir à nouveau juste après avoir couché avec cette dernière. Dans notre société actuelle, la position des parents, c’est pour protéger leur fille.
En conclusion, il demande de se différencier des habitudes et des manières de ceux qui ne sont pas musulmans dans notre quotidien et dans les occasions du bonheur et du malheur. Cependant, tout détail de tradition d’une ethnie ne contredit pas les principes de l’Islam. Certains sont tolérés.
Le musulman a une identité qu’il doit garder. Il ne doit pas se laisser attirer par le mauvais chemin. Une chose très importante, le mariage religieux avec ses conditions est en effet le seul à pouvoir donner et légitimer l’homme et la femme en question de statut de marié en Islam et d’avoir ses droits dans la société.
Fatoumata Koita