Le Groupe Jeune Afrique, l’hebdomadaire international, a décerné un diplôme d’honneur au grand revendeur de journaux, Mamadou Kida, pour l’excellence de sa performance dans le développement des ventes de Jeune Afrique. Dans cet entretien qui suit, il nous parle de cette distinction et du métier de revendeur de journaux.
Reporter Mag : Qui est Kida ?
Mamadou Kida : Je suis un grand revendeur de journaux connu sur la place malienne. Je fais ce métier depuis 1994. Ce matin, j’ai fait face à ce grand journal, Le Reporter. Je suis beaucoup flatté. Je viens d’être distingué par le Groupe Jeune Afrique et je ressens toute une joie.
Je remercie le Groupe Jeune Afrique qui vient cette fois-ci de reconnaître combien de fois les revendeurs de journaux sont à un niveau supérieur dans l’élan de la presse internationale ou locale. Cela me réconforte beaucoup. Je suis véritablement à l’aise.
Dans le même sens, il ne faut pas oublier aussi le cas en 2000 où Jamana nous avait primés. J’ai été le premier, et depuis lors, silence radio. Nous attendons maintenant voir ce qui se passerait. En tout cas, nous sommes aussi des travailleurs de la presse et nous sommes là à vos côtés. Nous sommes là pour la bonne marche de tous les journaux. C’est notre ambition totale.
Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez pu gagner ce diplôme ?
Ce diplôme a été décroché au prix d’un labeur et d’un dévouement. La vente des journaux est une question d’abnégation. Nous nous sommes donnés. Nous avons fait des ventes record. Et voilà un prix qui tombe du Groupe Jeune Afrique.
Qu’est- ce qui vous a poussé à être revendeur de journaux ?
Par amour. D’autre nous diront par tâtonnement. Non pas par tâtonnement, on est entré dans ce métier de vente de journaux par amour. Dans ce sens, ce matin, je vous assure que nous n’avons même pas le prix d’un seul verre de café.
C’est pour vous dire que la tâche, elle n’est pas facile. Un revendeur de journaux, s’il doit se lever à 4h du matin et faire face surtout à des petites rémunérations, ce n’est pas tout homme qui peut s’aventurier sur ce difficile chemin. C’est pourquoi beaucoup de gens ont rebroussé chemin.
Ce prix permettra-t-il d’encourager d’autres personnes dans le domaine ?
Je serai obligé de revenir en arrière pour vous dire que dans toute chose, il faut l’embrasser par amour. Si vous aimez une tâche, vous allez persévérer. Dans le cas contraire, c’est certain que vous n’allez pas avancer. Ce métier, il faut l’embrasser ; il faut l’aimer et il faut le faire.
Ce métier vous apporte quoi, de l’argent ?
Bon, je ne peux dire que ça m’a apporté beaucoup d’argent. Mais il m’a permis d’avoir des relations. Mettez à l’idée que je peux aller aujourd’hui où je veux. Je connais presque que tous les ministres, je connais leur président. Donc, le reste, bonne chance à tout un chacun.
Quels sont les difficultés du métier ?
Les difficultés, je n’en finirai même pas à citer. Regardez moi-même, mon physique. J’ai les deux bras cachés. Je suis carrément détruit, puisqu’un homme qui brave les rues de Bamako à 4h du matin, ce n’est pas aisé. Les intempéries, les bandits, et j’en ai subi de tout ! Mais je tiens et j’avance.
Quel appel avez-vous à lancer aux lecteurs de journaux ?
Que les consommateurs de journaux se mettent à l’idée que tout ce grand monde de la presse est là, à leur service : les informer. Nous autres, vendeurs de journaux, nous sommes là, à tout moment, à leur disposition. Dès qu’un journal paraît, on vous dira «allez voir un marchand de journaux». Pour vous dire combien de fois, nous sommes importants pour un journal. Nous sommes des acteurs incontournables de la presse.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter