Reconnaissant à demi-mot notre impuissance et handicapé par le manque de perspective, on peut croire aux bienfaits d’un groupe armé, soit il favorable au Mali. Mais qu’on ne se leurre point sur la finalité de tels exploits, même si, comme regardant un match, nous nous sommes tous transformés en spectateurs, avec en tête les plus hautes autorités de l’Etat.

On observe de loin les affrontements entre Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA) et le Groupe d’auto-défense Touareg-Imrad et alliés (GATIA), et on crie à l’exploit du GATIA et on l’encourage « Allez-le-GATIA, corrigez le MNLA !!! Allez-le-GATIA !! Récupérez-nous l’intégrité territoriale ».

Le supporter en chef de l’équipe du GATIA, le Président de la République n’a-t-il pas laissé entendre tout haut ses sentiments que le GATIA faisait du bon travail ?

Qui se trompe sur la nature de la marchandise nourrit un rêve qui réserve un réveil brutal. Pourquoi vouloir que le GATIA joue le rôle réservé aux Forces Armées maliennes (FAMAs) de défense de l’intégrité territoriale et de protection des personnes et des biens ?

On n’a pas besoin d’être diplômé pour réfléchir aux problèmes dans un pays voisin liés à la gestion des milices et des ‘’Donzos’’ (chasseurs). En voyant cette délégation de pouvoir régalien de Défense nationale à une milice, que vaut l’Etat souverain ?

On signale à Gao, un « profond sentiment d’abandon par l’État qu’éprouvent les forces vives de Gao ». Peut-on leur en vouloir face aux inquiétudes créées par la présence des milices là où l’uniforme de l’armée doit inspirer et forcer notre admiration ?

Président, il faut une armée et non une milice !

B. Daou

Source: Lerepublicainmali