Alors qu’ils se sont tous (ou presque) accordés à Ouaga pour constituer un front commun contre le gouvernement malien pendant les négociations, les querelles intestines semblent encore vives au sein des groupes armés du nord du Mali.

La preuve : certains leaders des mouvements armés n’hésitent même plus à s’accuser publiquement. C’est d’ailleurs une démarche ouvertement assumée par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, le chef de la Coalition pour le Peuple de l’Azawad (CPA), un groupe, rappelons-le, dissident du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA).

Ce dernier a donc choisi Alger pour « dire les choses en face ». C’est ainsi que dans une prise de parole, il en profitera pour répondre aux griefs qui lui sont reprochés par les autres groupes. Il jettera surtout un discrédit sur les motivations réelles de certains de ses camarades rebelles.

« Certains de mes camarades m’ont toujours accusé de parler du grand Mali. Je parle du grand Mali car il y a le grand Irak, le grand Canada, il y a la grande Espagne. Ayons le courage de se dire les choses en face. Ce n’est pas parce que je dis que je me reconnais en tant que Malien qu’on va m’accuser de venir baisser la tête ou essayer d’oublier le combat que j’ai mené toute ma vie et où j’ai perdu tout ce que j’ai. Ayons le courage de faire la paix des braves, c’est-à-dire, se dire la vérité en face. Certains parmi nous portent la couverture de défense des droits légitimes des peuples, mais ils ont des agendas cachés. Ils ne vont pas prendre le processus en otage, le Mali en otage et encore moins l’Azawad en otage »

Interrogé sur les déclarations de Assaleh, voici la réponse de Ambéry Ag Rhissa, un cadre du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA).

« Je n’ai pas de commentaires à faire sur les figures de rhétorique que font certains. Ce n’est pas moi qui ai parlé du grand Mali. Il faut demander à celui qui a parlé du grand Mali d’expliquer le sens, mais pour le moment, je suis d’abord concerné par les problèmes l’Azawad, par la sortie de crise ».

Avec des préliminaires aussi mouvementés, les négociations de fond promettent de tout prioriser avant la paix.