La courbe et l’étendue de l’insécurité s’amplifient. Mais la communauté internationale a donné un ultimatum pour mars prochain. Car des élections reportées de l’année dernière doivent avoir lieu avant la fin de cet été. Casse-tête chinois pour le président.
Cette année 2018 se présente au Mali, (Etat, gouvernement et populations) comme un passage de gué périlleux. C’est une situation du genre ‘’tout peut arriver’’. C’est ce mandat même du président IBK qui se présente comme une accumulation continue des problèmes qui en enfante d’autres. Mais au même moment toute solution envisagée crée un supplément d’obstacle à la résolution des difficultés qui s’entassent comme les montagnes d’ordures de Bamako, ou celles produites par la Minusma à Gao, Koulikoro, etc. Pire encore, la confiance entre le sommet (gouvernants) et la base (gouvernés) n’a jamais été aussi basse.
On peut repousser les échéances et continuer à le faire. Mais, le moment viendra où on touche au mur : un moment de vérité où il n’est plus possible de remettre à demain. IBK est justement en face dune telle conjoncture par le temps qui court. Son mandat, en effet, court à grande vitesse à sa fin, il n’a plus le temps mais il a trop de choses à faire : sur fond d’insécurité qui rend tout impossible. Le 3/5 du territoire national est inaccessible à l’Etat mais il faut absolument organiser des élections.
Que faire ? Comment faire ?
Si les Maliens tiennent coute que coute à user de la formule ‘’tout sauf IBK’’, ils doivent savoir que cela ne peut se faire pour eux que de la façon suivante : « tout sauf une situation de non élection », car en cas de non élection, que va-t-on devenir ? Une autre transition ? Avec IBK Ichiaka Sidibé ou X ? A moins de renoncer à toute souveraineté et de placer le pays sous mandat onusien ? Le Secrétaire général des Nations Unies n’en sera que le plus heureux, lui qui a été choisi pour encore enfoncer le Mali. Et sous mandat onusien pour combien de temps ? Quelles conséquences ? Avez-vous déjà vu un pays sortir indemne d’un mandat des Nations Unies ?
Donc à la question : que faire ? La réponse ne peut être que : faire les élections à tout prix. Et avoir l’intelligence de comprendre que l’on tue le serpent qui surgit à l’improviste avec le bâton qui est sous la main. Pas autrement. Le régime IBK va-t-il avoir de son côté l’intelligence de créer les conditions afin que cela soit possible. Le moment n’est donc pas à l’esprit du clanisme et des exclusions. Il faut faire les élections et les réussir. En créant la vraie solidarité en Maliens. Celle dans laquelle tous les fils et les filles du pays se retrouvent.
On nous promet l’éradication de l’insécurité dans trois mois. Comme on dit : info ou intox ? Est-ce possible de croire à l’existence d’une baguette magique fabriquée spécialement afin qu’il lâche le Tsunami sur l’insécurité, le Tsunami qui va le faire disparaitre sous nos yeux en un clin d’œil ? On le croira quand on l’aura vu.
Tientiguiba DANTE
Source: Le Matin