Ces chiffres ressortent dans le rapport de la BECEAO, Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest sur la balance de paiement pour le compte de l’année 2022. Le document précise que le revenu de la filière bétail au Mali a connu une chute considérable.
Au Mali, l’exportation du bétail occupe la 3ème place, après l’or et le coton. Selon ce document, cette baisse s’explique non seulement par des sanctions prises contre le Mali, mais aussi par des mesures de réciprocité prises par le gouvernement malien. L’économiste Modibo Mao Macalou, quant à lui pense que cette baisse inattendue, « a un très grand impact sur les éleveurs ». Il précise que « chaque année, ce que les éleveurs vendent à l’extérieur, c’est entre 4 et 120 milliards. En tout, c’est 8% du PIB, produit intérieur brut ». Ce qui est énorme pour lui. « Ce que les éleveurs vendent, vont dans les poches des éleveurs, directement » ajoute l’économiste.
L’insécurité pointé du doigt
Selon Aboubacar Bah, président de la Fédération bétail et viande du Mali, cette baisse s’explique par l’insécurité et les mesures d’interdiction de l’exportation prises par les autorités. « Avant, on exportait sur le certificat provisoire d’exportation. La politique actuelle, c’est plutôt une tendance à exporter la viande que le bétail sur pied », précise le président. « Les différents flux sont coupés du centre.C’est difficile que les animaux atteignent Bamako », explique-t-il. Selon lui « quand les animaux sont à Bamako, c’est pour qu’ils sortent ».
Le Mali est l’un des grands pays exportateurs d’animaux. Mais avec la crise sécuritaire et le changement climatique, beaucoup d’éleveurs sont partis vers la Guinée et la Côte d’Ivoire.