Les travaux ont repris ce vendredi matin à Bamako pour les participants aux concertations nationales sur la transition malienne. Une transition qui doit mener le pays à de nouvelles élections après le coup d’État du 18 août contre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Le projet de charte de la transition est proposé par le comité d’experts qui a été chargé de synthétiser les différents points de vue. C’est un document de base, de travail à amender et à améliorer. Au total, il y a 33 articles. L’article 4 est sans doute l’un des plus importants, il parle des candidats aux fonctions de président de transition. Selon la charte, cela pourrait être une personnalité civile ou militaire, précise le document. Un autre article souligne lui que le président de transition est choisi par la junte au pouvoir.
Différents organes de la transition figurent dans le même document soumis aux participants des concertations nationales : le Premier ministre, un gouvernement de 25 membres au plus, un Conseil national de transition. Le document des experts propose également une durée de la période de transition : deux ans.
Lors de ces concertations, les débats sur cette charte sont parfois passionnés dans les cinq salles du Centre international de conférence de Bamako et notamment sur cette durée de transition. « Deux ans de transition, c’est peu », ont affirmé certains intervenants. « C’est trop, il faut 12 mois au maximum », comme le préconise la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont rétorqué de nombreuses autres personnes. Des débats qui doivent encore se poursuivre jusqu’à demain, samedi.
Nous appelons les militaires à transmettre le pouvoir aux civils. C’est vrai que cela n’est pas tranché, car la concertation nationale est en cours, au cours de laquelle les acteurs vont se pencher sur la question. Nous avons demandé à ce qu’il y ait cette transition civile pour une durée raisonnable, par exemple ne dépassant pas deux ans. Même à ce niveau, nous ne sommes pas aussi intransigeants parce que nous savons qu’il faut prendre en compte plusieurs paramètres. Mais parmi ces paramètres, la réalisation des réformes est une nécessité absolue avant d’aller vers des élections.
RFI