Une violente attaque s’est encore déroulée au Mali ce week-end, où sont stationnés des troupes du 1er régiment d’artillerie de Bourogne, dans le Territoire de Belfort.
La guerre continue au Mali où le « Super Camp » des Nations Unies à Tombouctou a été attaqué samedi après-midi. Un groupe de djihadistes, qui avaient pris place à bord de véhicules aux couleurs de l’ONU et de l’armée malienne, a tenté de percer une brèche dans le dispositif de défense du camp. Ils ont fait exploser les véhicules, des hommes équipés de ceintures d’explosifs se trouvaient aussi dans le groupe.
Des échanges de coups de feu ont eu lieu et la situation n’a été tout à fait stabilisée qu’à l’arrivée de la nuit. Un casque bleu a été tué et une dizaine de militaires, dont sept Français, ont été blessés.
Depuis plusieurs années, les régiments belfortains, le 35e Régiment d’Infanterie de Belfort et le 1er Régiment d’Artillerie de Bourogne, sont régulièrement engagés au Mali. Actuellement le 1er RA s’y trouve dans le cadre de l’opération Barkhane.
Fin 2014, le 35e RI avait été engagé dans de violents affrontements avec les djihadistes, dans le nord du pays. En juin 2017, trois militaires du 1er RA ont été blessés dans une attaque au mortier survenu près de l’aéroport de Tombouctou. En février dernier, deux militaires du 1er régiment de Spahis de Valence ont été tués par un engin explosif entre Ménaka et Indélimane.
Selon nos informations, il n’y a pas de militaires du Territoire de Belfort parmi les blessés de samedi.
Armer les drones
Premier vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées du Sénat, le sénateur (LR) du Territoire de Belfort, Cédric Perrin, a signé, l’an passé, un rapport parlementaire sur l’engagement des forces françaises dans cette région du monde. « L’engagement français, ce sont 4 000 hommes sur un territoire aussi vaste que plusieurs de nos grands pays européens. La France tient la situation à bout de bras. La Minusma, l’ONU au Mali, accompagne avec ses 12 000 hommes mais ne résout rien, ne fait pas ce que les 4 000 militaires français réalisent. Ses troupes restent cantonnées dans leurs camps. Une première évolution souhaitable serait de voir l’ONU prêter main-forte à la France », avance Cédric Perrin qui a beaucoup milité, ces deux dernières années, pour l’armement des drones militaires. Or, c’est au Mali que les drones français sont principalement engagés. En septembre, le feu vert a été donné pour les armer, mais la technologie n’est pas encore validée. « Le combat actuel est que la phase de qualification des missiles soit la plus courte possible. J’espère que les six nouveaux drones que nous attendons pour 2019 pourront être armés. On ne peut pas, sur ce point, dépendre de nos alliés » explique-t-il.
D’un point de vue politique, le Mali n’a pas de cadre stable pour son administration et ses forces de sécurité. Des élections présidentielles sont prévues en juillet.
Cédric Perrin, en tout cas, défend le principe de la présence des forces françaises : « Si nous nous retirons, le djihadisme fera tache d’huile. Notre présence est essentielle », affirme-t-il.
Si nous nous retirons, le djihadisme fera tache d’huile.
Cédric Perrin Sénateur du Territoire de Belfort
Source: estrepublicain