Le Chef d’État-major général des Armées Maliennes, le Général de division, M’Bemba Moussa Keita remercié à moins de deux ans (il a été nommé le 7 juin 2017) de service, a été remplacé par le Gl de division Abdoulaye Coulibaly, à l’issue du Conseil extraordinaire du dimanche 23 mars 2019.
Jusque-là, Abdoulaye Coulibaly était Gl de brigade et l’adjoint du Chef d’État- major général des armées. Ce changement à la tête de l’armée du Mali, le dimanche dernier, intervient moins de 24 heures après une attaque de la milice dongon ‘’Da Nan Ambassagou’’ dans le centre du Mali, qui a coûté la vie à 160 civils à Ogossagou. S’y ajoute, l’attaque terroriste de Dioura il y a une semaine, également au centre du pays, qui a causé la mort de 26 soldats maliens en date du dimanche 17 mars 2019.
Aucune explication n’a été officiellement donnée sur ces limogeages. Mais ces officiers militaires ont été limogés en raison de la mort des 26 soldats maliens à Dioura et celle de 134 civils à Ogossagou, dont certains corps ont été calcinés.
Le chef de l’État, IBK, a fait d’autres nominations à la tête de l’appareil sécuritaire. Il s’agit du Chef d’État-major Général Adjoint des Armées, le Gl de Brigade Souleymane Bamba ; du Chef d’État-major de l’Armée de Terre, le Gl de Brigade Keba Sangaré ; du Chef d’État-major Adjoint de l’Armée de Terre, le Colonel-Major Oumar Diarra ; du Chef d’État-major de l’Armée de l’Air, le Gl de Brigade Daouda Dembélé ; du Chef d’État-major Adjoint de l’Armée de l’Air, le Colonel-major Ismaël Wagué ; du Directeur de la Sécurité Militaire, le Colonel-major Boukary Kodio et du Directeur Adjoint de la Sécurité Militaire, le Colonel Salif Mallé.
Aussi, une mesure importante mais difficilement applicable sur le terrain a été prise en ce Conseil des ministres extraordinaire. Il s’agit de la dissolution pure et simple de la milice ‘’Dan Na Ambassagou’’, constituée de chasseurs traditionnels dogons qui rejette, en bloc, la responsabilité de ce massacre d’Ogossagou.
Dirigée par Youssouf Toloba, cette milice avait annoncé la reprise de ses activités, suite à des « exactions commises contre les Dogons » dans le centre du Mali. L’attaque terroriste menée le dimanche 17 mars 2019 à Dioura et celle de la milice dogon contre des civil peulh à Ogossagou le samedi 23 mars dernier, tous dans le centre du Mali, sont des plus meurtrières subies par les civils et l’armée malienne depuis le début de la lutte contre le terrorisme en 2013 au Mali.
Jean Pierre James