Au Mali, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé « IBK » par la population, a été réélu avec 67,17% des voix ce 16 août, cinq ans après son accession au pouvoir en 2013. Mais à peine un électeur sur trois s’est déplacé au second tour. Or, depuis l’avènement de la démocratie élective au Mali en 1991, les élections ont toujours été marquées par une très forte abstention.
Dès les élections communales de janvier 1992, les premières que l’on peut qualifier de « démocratiques » au Mali, à peine 29% des électeurs se déplacent. Le niveau communal peut pourtant être considéré comme le plus facile d’accès pour les citoyens, parce que proche d’eux.
Pour les scrutins nationaux, les résultats sont pires . Les législatives de février-mars 1992 ne voient que 21% des inscrits aller aux urnes. Quelques semaines plus tard, Alpha Oumar Konaré est élu président grâce au vote d’un électeur sur cinq, un record pour une présidentielle.
IBK-Cissé, match retour en 2018
Les résultats augmentent progressivement. En 1997, Alpha Oumar Konaré est réélu avec 29% des suffrages mais l’opposition boycotte. En 2002, Amadou Toumani Touré l’emporte avec une participation de 38%. La tendance est la même pour sa réélection cinq ans plus tard.
En 2013, près de la moitié des Maliens inscrits sur les listes électorales déposent leur bulletin pour départager, déjà, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé. Cinq ans plus tard, avec les mêmes candidats au second tour, le taux de participation est d’à peine 34% au second tour.