Au Mali, le Président Ibrahim Boubacar KEITA, dos au mur face aux vagues de protestations conduites depuis le 5 juin par plusieurs collectifs et associations réclamant son départ, s’est adressé à la Nation.
Le chef de l’Etat malien a annoncé 4 mesures dont la dissolution de toutes les milices d’auto-défense, l’aboutissement du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion et l’accélération du retour effectif de l’Etat dans les régions Centre et Nord.
Dans sa prise de parole à minuit, dans la nuit du 8 au 9 juillet, le chef de l’Etat a joué la carte du consensus en s’adressant directement aux manifestants, 72 heures après une rencontre qui n’a rien donné.
«certains de nos frères doivent quitter la posture du refus.Chacun de nous a le droit de conforter ce Mali. De le mettre en mission, en capacité. Les choses sont fragiles. Gardons-nous de faire mauvais usage du temps et des opportunités ».
Le chef d’Etat s’engage ensuite à entreprendre les réformes institutionnelles “dans un délai de 12 mois afin, dit-il, de mettre en adéquation les demandes de notre peuple et les engagements du gouvernement, et nous doter de textes appropriés en capitalisant sur trente ans de vécu institutionnel”.
Et d’évoquer la la régionalisation par une décentralisation poussée, “voire irréversible” en ancrant les agences de développement régional où la décision de contrôler leur devenir est laissée aux populations à la base.
Dernier point évoqué, une saine distribution de la justice. “Nous savons que ce pays crie depuis longtemps sa soif de justice. Nous savons que la paix est précaire et volatile sans la justice. Et nous savons hélas que l’engouement des populations pour la justice expéditive des pseudo jihadistes s’explique par le rejet de la justice d’Etat avec les tares qui lui sont connues dont la corruption et la durée des procédures. Cela devra donc recevoir les reponses appropriées», dit celui qui est au pouvoir depuis 2013.
Le président malien annonce en outre l’arrivée d’une délégation des conseil et d’orientation de Présidents de Cours Constitutionnelles de la CEDEAO attendue à Bamako. « Elle sera d’un apport inestimable pour la résolution de la crise en cours », annonce-t-il.
Avant de jeter la pierre à la Cour Constitutionnelle dont l’arbitrage lors des dernières législatives est décrié.
“Reconnaissons-le, sans jeter la pierre à personne. L’arbitrage du dernier scrutin par la Cour sortante a posé problème et continue à poser problème”.
IBK dans une main tendue aux manifestants affirme qu’il ne saurait y avoir de justice en privant de leurs “sièges mérités” tous ceux qui ont été élus sans contestation et certains dès le premier tour” . Constat sincère de la vacuité de la Cour et, avec elle, de la Justice malienne, ou tentative de se dédouaner? Rude exercice.
Source: financialafrik