Les habitants de la ville de Mondoro, au Mali, située non loin de la frontière avec le Burkina Faso, sont très inquiets. Vendredi, au lendemain de la mort de deux femmes tuées par une mine à proximité de la localité, l’association des jeunes alerte les pouvoirs publics maliens afin d’obliger les jihadistes à desserrer l’étau. Ces derniers contrôlent quasiment toutes les entrées et les sorties et de la localité.
Les femmes tuées par l’engin explosif étaient dans une charrette tirée par un âne. Deux enfants qui les accompagnaient ont été gravement blessés. Tous revenaient d’un hameau agricole situé à moins de dix kilomètres de Mondoro.
Les jihadistes sont accusés d’avoir posé les mines. Depuis quelques mois, ils ont décrété un embargo sur cette localité située non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Oumar Ongoïba, président de l’Association des jeunes pour le développement de la commune rurale de Mondoro (AJDM), explique: « Les terroristes ont réussi à bloquer tous les accès, interdisant aux habitants de sortir. Il n’y a pas de vivres qui rentrent. En plus, il n’y a pas de médicaments ».
Téléphones et armes de guerre en main, certains les yeux cachés derrière des lunettes noires, selon les témoins, les jihadistes contrôlent quasiment toutes les entrées et sorties de Mondoro. « Les assaillants interceptent maintenant les civils sur les routes et les enlèvent, les malmènent, souvent les tuent, confie Oumar Ongoïba. De même, ils posent des mines sur les axes principaux du village. Et la population se trouve abandonnée à elle-même. Pour emporter cette guerre, nous pensons que l’armée et la population doivent se soutenir ». L’armée malienne est d’ailleurs postée à l’intérieur de la ville.
RFI