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Mali : adieu 2019, une année noire

Le blogueur Aliou Diallokei revient sur les évènements qui, selon lui, ont marqué l’année 2019 au Mali : attaques terroristes, massacres de civils, ébullition du front social, dialogue national…

 

L’année 2019 a tiré sa révérence. Elle fut une année difficile pour le Mali, marquée par la hausse des attaques dont certaines revendiquées par les groupes extrémistes violents ainsi que les violences communautaires. Dans le pays, ces évènements ont endeuillé des familles, libéré la vanne de la colère et de l’indignation. A la montée de la violence, viennent s’ajouter l’ébullition du front social à travers les grèves, les marches et la lutte contre la malversation financière. Nous avons décidé de faire un petit tour d’horizon des évènements qui ont, de notre avis, marqué l’année écoulée.

1. Une spirale de violences

L’année 2019 aura été une année tragique. Déjà, le 1er janvier 2019, 37 personnes issues de la communauté peule ont perdu la vie dans une attaque à Koulogon, dans le cercle de Bankass (Mopti). Une tragédie qui a été le point de départ d’un cycle de violences contre les populations civiles dans le centre du pays. Les massacres de civils à Ogossagou, Sobane-Da, Gangafani et Yoro resteront gravés dans la mémoire collective des Maliens.

De plus, l’année a été douloureuse pour les Forces armées maliennes et étrangères. Les FAMa ont subi d’énormes pertes humaines, de l’attaque de Dioura en mars à celle d’Indelimane, le 1er novembre 2019 (50morts). Il en est de même pour les forces étrangères présentes sur le sol malien, à savoir la Minusma et Barkhane.

2. Ébullition du front social

L’année a été aussi marquée par l’ébullition du front social. Le 10 février 2019, le  Haut conseil islamique du Mali (HCIM), à l’époque dirigé par l’imam Mahmoud Dicko, a tenu au Stade-26 mars un meeting consacré à une prière collective pour le Mali où la tête du Premier ministre d’alors, Soumeylou Boubèye Maïga, a été réclamée. L’organisation islamique a récidivé, le 5 avril 2019, en organisant une manifestation sur le Boulevard de l’indépendance demandant le départ du Premier ministre qui rendra le tablier quelques jours plus tard, le 18 avril.

De 2019, on retiendra aussi la grève des enseignants qui a duré plus de 3 mois, risquant de mettre l’année scolaire en péril. Il y eut aussi ce que certains médias ont appelé « le printemps des routes ». De Kati à Tombouctou, des jeunes ont protesté pour réclamer la réhabilitation des routes, venant alourdir davantage le climat déjà marqué par les manifestations contre la présence des forces étrangères. De fait, de Bamako à Sevaré, des jeunes ont parfois violemment manifesté pour exiger soit le départ ou plus d’actions des forces étrangères dans la lutte contre le terrorisme.

3. Recomposition politique et dialogue

Si 2018 a été marquée par les élections présidentielles suivies des déchirements politiques après la réélection du Président Keïta, l’année suivante a vu certains acteurs politiques recoller les morceaux. L’accord politique, qualifié d’ «historique » par certains et signé en mai, a permis la formation d’un gouvernement de large ouverture. Certains ténors de l’opposition comme Tiebilé Dramé et Amadou Thiam ont fait leur entrée au gouvernement dirigé par Dr Boubou Cissé, détenant aussi le portefeuille de ministre de l’Économie et des Finances.

La tenue du dialogue national inclusif, du 14 au 22 décembre dernier, est aussi un événement marquant de l’année. Bien que certains partis politiques n’aient pas voulu y participer, sa tenue a été saluée par une majorité des Maliens. L’année 2020 sera celle du suivi des recommandations issues de ce dialogue.

4. Lutte contre les malversations financières

En 2019, des interpellations dans le cadre de la lutte contre la corruption et  l’enrichissement illicite de quelques figures connues de la vie socio-politique du pays a marqué les esprits. Les cas du maire du district de Bamako, Adama Sangaré, et de Bakary Togola, paysan self-made-man et président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCAM) ont été le tocsin qui a sonné le déclenchement de la lutte contre les malversations financières.

Source : benbere

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