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Mali 2018 : Tournant décisif, échec interdit !

Le premier quinquennat du président Ibrahim Boubacar Keïta tire inéluctablement vers sa fin. La crise sécuritaire reste irrésolue. Face à l’incertitude, le chef de l’Etat promet la tenue des élections dans les délais constitutionnels. Top chrono pour le gouvernement SBM.

A six mois des élections générales de 2018, tous les regards sont désormais tournés vers le nouveau gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye Maïga. Va-t-il réussir à rétablir la sécurité pour organiser des élections inclusives et transparentes sur l’ensemble du territoire national ? La question tourmente plus d’un. Et cela malgré le discours rassurant du président IBK.

« L’année 2018 est perçue par beaucoup comme celle de toutes les alertes. Car elle abritera trois grandes consultations électorales, chacune portant en elle sa charge d’incertitudes et de tensions », analyse le chef de l’Etat dans son discours à la nation. Mais pour lui, ces doutes n’ont pas raison d’être. « Il me paraît d’une extrême importance de mettre fin à certaines supputations. Je donne ici l’assurance que toutes les élections et – plus particulièrement la présidentielle et les législatives – se tiendront dans le respect des délais constitutionnels », a-t-il rassuré.

Mais sur le terrain, la situation est beaucoup plus compliquée et laisse une certaine opinion perplexe. Les groupes d’autodéfense du GATIA et les ex-rebelles se défient en permanence dans la région de Kidal,  les attaques terroristes, les cas d’assassinats ciblés, d’enlèvements et autres formes de crimes sont récurrentes dans les régions de Mopti, Ségou, Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni. Ce week-end, trois éléments du GATIA ont été tués à Andéraboukane, le président du Tribunal de Niono et un commandant de brigade de la gendarmerie sont toujours détenus par des groupes terroristes. Au cours de l’année écoulée, plus de cinq cents personnes-militaires et civiles- ont perdu la vie, de nombreuses écoles sont toujours fermées.

Achever la mise en œuvre du processus de paix,  réussir le retour effectif de l’administration au Centre et au Nord du pays,  circonscrire l’insécurité dans ces régions… le défi est de taille pour  le gouvernement SBM.

Pour réussir ce challenge, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta propose de nouvelles recettes : faire à nouveau des concessions en faveur des ex-rebelles et mener de nouvelles actions sur le terrain.

« La paix ne sera durable qu’au prix d’une entente nationale. C’est dans ce cadre que la Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale issue des conclusions de la Conférence d’Entente Nationale, propose des mesures d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012 », a-t-il annoncé.

Outre le dialogue politique, le chef de l’Etat compte sur l’opérationnalisation effective du G 5 Sahel et du Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre (PSIRC) pour réussir le pari de la paix.

« La situation sécuritaire des régions du Centre demeure un défi important pour lequel des réponses adéquates sont attendues par les populations. Je vous engage à accélérer sans délai l’opérationnalisation effective du Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre (PSIRC) », dit-il.

Une ‘’mission commando’’donc pour le nouveau Premier Soumeylou Boubèye Maïga et son équipe. Echec interdit.

Lassina NIANGALY

 

Source: Tjikan

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