Même s’il perd du terrain, le terrorisme est loin d’être vaincu sur le continent africain. La lutte armée ne suffira pas à le faire disparaitre estiment les spécialistes.
Le groupe Etat islamique continue de faire des victimes. Pourtant, le groupe a perdu du terrain notamment en Irak et en Syrie. Mais il serait en train de se replier dans des régions comme le Sahel en Afrique. Une situation qui fait craindre de nouvelles violences sur le continent. Mais pour s’en débarasser, la seule réponse militaire n’est pas suffisante. Le combat passe aussi par le développement. Un point important car, comme le disait le président français Emmanuel Macron lors de sa visite au Niger peu avant Noël, « le combat contre le terrorisme est loin d’être gagné« .
Jusqu’à présent, il y a en effet eu peu de succès dans la lutte contre le terrorisme notamment au Sahel, une région pourtant stratégique.« Le Sahel est une priorité, c’est là que se joue notre sécurité mais également sans doute une partie de notre avenir », martèle le président français. Les groupes djihadistes sont présents au Tchad, au Mali ou encore au Niger. Mais, partout, la stratégie pour les vaincre et de détruire leur idéologie est loin d’être la bonne. Car après la perte d’une grande partie de son territoire en Syrie et en Irak, le groupe état islamique tente maintenant de s’implanter ailleurs, y compris en Afrique de l’Ouest.
Mieux cibler l’aide au développement
Selon une étude du think tank américain NSI, la propagation du djihadisme est déterminée par toute une série de facteurs idéologiques et religieux mais aussi des revendications politiques et économiques. Aussi la question est de savoir si l’aide au développement est adaptée. « Jusqu’à présent, elle a été très insuffisante pour répondre réellement aux besoins concrets, au contexte sur le terrain », répond le Professeur Andreas Eckert, de l’université de Humboldt à Berlin .
« Un certain nombre de modèles ont été appliqués sur certains problèmes et on se demande pourquoi cela ne fonctionne pas. L’aide au développement est essentielle et importante, mais elle doit être beaucoup plus adaptée », estime-t-il.
Selon le Professeur Andreas Eckert, il est important de donner à l’Afrique la possibilité de se développer économiquement car le combat contre le terrorisme, passe aussi par là. Et il faudra sans aucun doute du temps, beaucoup de temps pour réussir et gagner ce combat.
Source: DW