Elu lors des élections communales de novembre 2016 sous les couleurs du Parti de l’Union pour la démocratie et pour la République (URD) qui est le parti principal d’opposition, Alou Coulibaly vient d’être suspendu par son ministre de tutelle pour trois mois. L’information de cette suspension a été donnée, le 24 janvier passé, lors de l’habituel point de presse après le Conseil des ministres.
Dans son argument, le ministre des Collectivités territoriales, Alassane Ag Hamed Moussa a avancé trois raisons. Il s’agit un ordre de mission au nom du conseil communal pour une dame non conseillère, l’exonération des taxes de développement local de certains citoyens et le recrutement des agents municipaux. Pour certains, notamment le parti du poigné de mains, ces arguments ne tiennent pas la route. Selon eux, cette suspension est purement politique. Parce que le maire a autorisé au général démissionnaire Moussa Sinko Coulibaly de tenir la cérémonie du lancement de son mouvement sur le terrain municipal de Magnabougou le samedi 20 janvier 2018 après que les autorités compétentes aient refusé à ce dernier le stade 26 mars pour son lancement.
Selon le maire de la Commune VI du district de Bamako, Alou Coulibaly a fait savoir qu’il est une autorité publique dotée de la personnalité morale. A ce titre, il lui parait très absurde de saboter les recettes de sa commune d’une part, et d’autre part de provoquer un étouffement de l’effectif tel qu’on le lui reproche.
Le président de l’URD, l’honorable Soumaila Cissé, non moins chef de fil de l’opposition a souligné face à cette situation injustice de la part du parti au pouvoir qu’au moment où le peuple malien attend du Président de la République le bilan de ses actions, on assiste à un raidissement du pouvoir, une fuite en avant dans l’invective et à une chasse aux sorcières contre l’opposition. « La suspension du Maire de l’URD de la commune VI pour seulement avoir autorisé le rassemblement du Général Moussa Sinko Coulibaly en est la dernière caricature », a-t-il décrit. Pendant ce temps, toujours selon le président Cissé, le Maire RPM de la commune II s’est arrogé le droit, à l’insu du conseil municipal, d’attribuer des parcelles à ses proches au vu et au su des autorités de tutelle sans être inquiété.
Il a été soutenu par son Secrétaire à la Communication, Me Demba Traoré. Ce dernier sans langue de bois, a évoqué que depuis l’élection du maire Alou Coulibaly à la tête de la mairie de la Commune VI, au niveau du Gouvernorat du district de Bamako il y a eu des tentatives de falsifications de résultat pour celui de la CV et la CVI. Malgré toutes les tentatives ils ne pouvaient pas proclamer d’autres résultats que la victoire de l’URD en Commune VI, a-t-il affirmé.
Selon Me Traoré, après ces proclamations il y a eu une longue bataille judiciaire pour tenter d’invalider ce résultat en faveur du RPM, ce qui n’a pas marché. La procédure a été jusqu’à la Cour Suprême et l’URD a gagné, a-t-il précisé. Il a dit qu’à partir de ce moment-là la cabale continue encore au sein de la Mairie avec une équipe (Baba Sanou, Adama Traoré, Oulematou Barry, Korotoumou Diamé, Bessolie Dogoba, Mariam Cissé, Mme Rais AICHATA Wafi, Hadji Coulibaly) en portant plainte contre le maire. Mais, les conseillers URD ont ouvert la porte à tous les élus pour faire fonctionner la collectivité de la CVI et tous les partis politiques qui ont eu les élus en CVI ont accepté d’aller en alliance ensemble pour développer la Commune sauf le RPM.
« Le RPM est resté en disant qu’ils ont le pouvoir aujourd’hui, ils sont dans le Gouvernement, ils ont la possibilité de mettre en échec toute la politique du développement que le maire URD mettra en place en CVI. Et, c’est ce qui se passe actuellement », a précisé Me Demba Traoré et de souligner que l’argument avancé par le ministre de la tutelle n’est pas fondé.
Selon Me Traoré, l’affaire de la dame s’est passée en 2017, et le maire a donné l’explication au Gouverneur Mme Ami Kane qui est son autorité de tutelle, et à l’époque cette dernière a dit au maire de continuer de son travail de développement. A l’en croire, on lui reproche d’avoir recruté 5 personnes. La nécessité était là, et c’est pour raison il a donné un contrat à durée déterminée d’un an pour pouvoir régler les problèmes ponctuels.
Par ailleurs, au dire du Me Traoré, au même moment en Commune II, le maire Abba Niaré du RPM a pris une la décision sans visa du conseil communal portant recrutement de 5 personnes à durée indéterminée depuis le 10 août 2017. Et ce n’est pas tout, suite au contentieux électoral deux conseillers (Un RPM et Un CODEM) ont perdu leur mandat par la justice à cause des fraudes électorales, et le maire Abba Niaré les a recrutés comme fonctionnaire de la mairie et cela depuis août 2017. Il n’y a aucune réaction face à ce fait. De surcroît, à travers une décision le maire Niaré a attribué des parcelles de titre foncier aux enfants de certains conseillers. « Les conseillers ont dénoncé, ils ont écrit au ministre de tutelle mais sans effet et ça se passe sans aucun problème », a-t-il dénoncé. Et de regretter que pour moins que ça on suspend un maire parce qu’il est de l’URD et parce qu’il a autorisé à un citoyen de tenir sa manifestation sur le terrain municipal. En outre, il a fait savoir que la plateforme des conseillers qui gouvernent la CVI aujourd’hui ont exprimé toute leur solidarité et leur soutient a l’endroit du maire.
M.L. KONE
Source : Le Fondement