Lors de la mission de 72 heures dans la région de Mopti, le Premier ministre Moctar OUANE a annoncé la construction de 9 camps de type de Pôle sécurité de développement et de gouvernance, avec le soutien de l’Union européenne dans la région de Mopti. La mise en œuvre de ce projet facilitera le retour de l’Etat et un maillage suffisant du territoire.
Le Premier ministre a rencontré les forces vives de la région de Mopti dans la salle de spectacle Sory BAMBA, le samedi dernier. Les échanges ont porté sur la situation sécuritaire, politique, sociale, scolaire de la zone qui est considérée comme l’épicentre de la violence. L’objectif de cette rencontre était de s’enquérir des difficultés et de faire des propositions de solutions.
A cette occasion, le maire Issa KANSAYE, non moins Président l’Association malienne de la municipalité (AMM) locale, après avoir apprécié la visite du Gouvernement dans la Venise malienne, a partagé son opinion sur le processus du retour de la paix dans le pays et la tenue des élections.
Sur le 1er point, pour le maire KANSAYE, les autorités ne doivent accepter aucune pression extérieure, mais d’aller à l’application des recommandations du Dialogue national inclusif (DNI) qui recommande l’ouverture des négociations avec les groupes armés dit terroristes ou djihadistes. « Nous voulons le dialogue avec nos frères. Ce ne sont pas des terroristes, je dirais que ce sont des frères égarés. Ils ne sont pas terroristes », a affirmé M. KANSAYE.
Ainsi, il exhorte les autorités nationales à trouver la meilleure formule pour échanger avec ces individus afin de mettre fin au cycle de la violence et son corollaire sur le développement de notre pays. Selon lui, cette situation est un conflit entre Maliens et non le contraire. « Nous n’avons pas à faire avec le terroristes. Nous sommes en train de nous s’entretuer », a-t-il indiqué, tout en déplorant le nombre de morts. « Il y a de trop morts de tous les côtés. Il est le temps de mettre fin à ces massacres », a exhorté l’élu communal. Ce message est partagé par de nombreux habitants qui estiment que la stabilité de la région passe par le dialogue avec Amadou Kouffa et Iyad Ag GHALY.
Alors face la situation d’insécurité et la crise de stabilité, il estime que le pays doit travailler à sa paix, au renforcement de sa cohésion en priorité au lieu d’aller à l’organisation des élections.
En réponse à cette interprétation, le Premier ministre a réaffirmé son engagement à explorer toutes les pistes de sortie de la crise. « Nous devons nous écouter et ne pas céder à la sirène de la violence. Le dialogue doit rester la vertu cardinale », a répondu Moctar OUANE qui avait auparavant déploré le nombre de morts parmi les civils, les militaires maliens et étrangers.
La protection des civils constitue une préoccupation majeure pour le gouvernement malien. À cet égard, M. Moctar OUANE promet que les efforts militaires en cours donneront des résultats probants, avant de donner plus de précision. « Un changement significatif sera perçu dans les jours à venir », a promis le chef du Gouvernement qui annonce la construction de 9 camps pour la protection de la population et pour faciliter le retour de l’Etat.
Plus en détail, un conseiller à la Primature précise que dans le cadre du renforcement des actions militaires et celles du développement, il a été initié le projet Pôle Sécurisé de Développement et de Gouvernance (PSDG) qui bénéficie du soutien de l’Union européenne (UE), à hauteur de plusieurs millions de FCFA. La 1ere expérience a été réalisée à Konna et inaugurée en 2019.
L’objectif final recherché par le PSDG est le retour des services publics et sociaux de base (santé, éducation, justice, économie et emploi, citoyenneté, urbanisme, transports, agriculture, la vie associative, culturelle et sportive) dans un climat de sécurité garanti par la présence des forces de sécurité, au service des autorités administratives et des populations.
Le PSDG prévoit un camp sécurisé qui doit permettre au détachement de se protéger de manière efficace avec un minimum d’effectifs, favorisant ainsi le retour de l’Etat au profit de la population (protection, santé, rencontres avec les services de l’Etat…). Des patrouilles plus fréquentes permettent un certain retour de l’Etat, notamment à travers le retour des forces de sécurité intérieure et un retour de l’activité économique. Suite au succès de ce premier cas d’école à Konna, l’expérience devrait être répliquée sur 8 à 9 sites supplémentaires ; ce qui contribuera au retour de l’Etat et à un maillage suffisant du territoire.
Par Sikou BAH
Source: info-matin