Après son passage en Mauritanie, le président français Emmanuel Macron est arrivé hier à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, où il a rencontré son homologue Muhammadu Buhari pour parler de questions de sécurité, avant de s’envoler dans la soirée pour Lagos.
«M. Buhari a été l’acteur essentiel de la force d’action africaine contre Boko Haram, avec des résultats», a affirmé Emmanuel Macron, soulignant que dans cette lutte pour la sécurité, «la mobilisation des États africains est fondamentale».
Le Nigeria, au cœur de l’insurrection jihadiste de Boko Haram, qui a fait plus de 20 000 morts depuis 2009, est un acteur militaire puissant en Afrique de l’Ouest avec quelque 200 000 hommes en uniforme.
M. Macron «aime beaucoup» le Nigeria, où il a effectué son stage de l’Ecole nationale d’administration (ENA) à l’ambassade de France à Abuja.
«C’est un pays attachant», a confié le chef d’Etat français.
«J’ai beaucoup de souvenirs (d’une période) de découverte de l’Afrique qui ne m’a pas quitté.»
Après son passage au Ghana, il y a quelques mois, le président français montre ainsi une claire intention d’avoir des rapports plus étroits avec l’Afrique anglophone.
Toutefois, pour sa troisième et dernière étape de sa tournée, à Lagos, le président français a décidé de sortir des carcans diplomatiques traditionnels en axant sa visite sur le rayonnement artistique et culturel de la ville. Il est le premier président français à se rendre dans cette mégalopole de 20 millions d’habitants.
Économiquement, le Nigeria est un partenaire indispensable pour la France. Son marché de 180 millions de personnes est incontournable et le pays, avec une production globale de quelque 2 millions de barils/jour.
Emmanuel Macron, Président de la RépubliqueAFP
Allemagne
Migrants : un accord houleux
L’accord d’Angela Merkel pour sauver son gouvernement, qui prévoit de refouler de nombreux migrants arrivant en Allemagne, a provoqué hier critiques et interrogations en Autriche et en Italie, où il pourrait avoir un effet domino.
Face à la pression de l’aile la plus à droite de sa coalition gouvernementale qui menaçait de claquer la porte, la chancelière allemande a de facto accepté lundi soir de clore définitivement sa politique migratoire généreuse de 2015-2016, lorsque son pays avait accueilli 1,2 million de demandeurs d’asile.
Le compromis trouvé après des semaines de conflit, menaçant l’avenir politique d’Angela Merkel, prévoit au bout du compte de renvoyer les demandeurs d’asile déjà enregistrés ailleurs dans l’UE vers le pays d’entrée et à défaut de les refouler vers l’Autriche voisine, gouvernée par une coalition réunissant l’extrême droite et les conservateurs.
Vienne a immédiatement accusé hier Berlin de l’avoir mis devant le fait accompli. «A aucun moment nous n’avons été consultés», s’est agacée au Luxembourg la chef de la diplomatie autrichienne, Karin Kneissl, selon des propos rapportés par la presse autrichienne.
Et le gouvernement autrichien s’est dit dans un communiqué «prêt à prendre des mesures pour protéger» ses «frontières sud en particulier», avec l’Italie et la Slovénie, pour faire la même chose que l’Allemagne.
L’accord conclu en Allemagne entre le parti de centre-droit (CDU) de la chancelière et le parti bavarois très conservateur CSU, prévoit de placer les migrants arrivant en Allemagne, mais déjà enregistrés dans un autre pays de l’UE, dans des «centres de transit» à la frontière avec l’Autriche.
Ils ne seront plus, comme c’est le cas actuellement, répartis dans des foyers dans toute l’Allemagne.