Le quartier de Niamakoro Cité UNICEF était le lieu choisi ce samedi 24 août 2019, par l’Association des jeunes maliens pour le développement et le patriotisme (AJMDP), pour mettre à table la problématique de l’immigration clandestine. Cette conférence animée par Kalifa Doumbia, ancien député de la commune VI, par ailleurs expert-comptable et formateur en hôtellerie et tourisme.
Intervenant dans de nombreux domaines, notamment dans l’emploi et la formation des jeunes, l’AJMDP a décidé de se pencher, durant cette journée, sur la grande question de l’immigration clandestine, un sujet extrêmement important parmi les grandes problématiques au centre des débats internationaux d’aujourd’hui.
À la cérémonie d’ouverture, le président de l’AJMDP, Mohamed Doumbia, a expliqué au public présent, l’intérêt pour ce thème qui est un phénomène inquiétant pour le monde, en générale et l’Afrique en particulier.
Le représentant du maire de la commune VI a indiqué également toute la préoccupation du monde entier pour cette question de l’immigration. À le croire, c’est le phénomène qui cause d’ailleurs beaucoup plus de tort au Mali et à l’Afrique en général.
Pour motiver la jeunesse à se lancer dans l’entrepreneuriat plutôt que dans des aventures incertaines et risquées, Moussa Doumbia, un jeune entrepreneur dans l’agrobusiness et promoteur ‘’Jus BUGUNI’’ considère que le phénomène de l’immigration est plus marqué par les manques d’idées que l’absence des opportunités. Se présentant comme un exemple de la potentialité entrepreneuriale de la jeunesse malienne, Moussa Doumbia a invité la jeunesse à se lancer dans l’agrobusiness, qui est selon lui, une chaine de valeur agricole aujourd’hui.
Quant à Ibrahima Cissé, un des invités d’honneur de la cérémonie, celui-ci indique que la plupart des candidats à l’immigration sont des jeunes qui, selon lui, n’ont pas avancé dans les études, et du coup, se voient exclues des offres d’emploi que leur propose le Mali. C’est pourquoi il a appelé les plus hautes autorités à soutenir l’éducation pour tous, tout en cassant la fameuse barrière de la langue nationale dans les services publics, une chose qui rendra facile l’accès à tous à ces services sociaux de base.
Des remarques qui seront également soutenues par le conférencier Kalifa Doumbia au cours de son exposé. Dans la présentation de ce thème défini comme la recherche d’une vie meilleure, l’expert-comptable donne plusieurs causes à cette quête de la ‘’légende d’eldorado’’. Selon lui, les causes qui peuvent poussées volontairement ou involontairement à l’immigration clandestine sont entre autres : la mauvaise gouvernance ou le pilotage à vue des affaires de l’État, les conflits, les guerres, les rebellions, etc.
Pour donc parvenir à lutter contre ce fléau, l’ancien député indique qu’il faut soumettre de toute urgence aux candidats à l’immigration l’assurance d’un lendemain meilleur par la bonne gouvernance avec des programmes adaptés au contexte socio-économique et des budgets-programmes rentables, la mise en valeur du secteur privé, plus particulièrement le BTP, comme pour dire que ‘’lorsque le BTP se porte bien, l’économie se portera également bien’’. Aux exilés forcés, la sécurisation des personnes et leurs biens. Une autre des solutions proposées par le conférencier est la multiplication des conférences et dialogues avec des professionnels de l’immigration accompagnés des religieux contre certaines libertés de pensées relatives à ‘’l’intégrisme et le fondamentalisme’’ qui consistent à rendre son existence et sa vie au destin, face à n’importe quelle épreuve. Et aussi prêcher contre l’insouciance des dangers auxquels les migrants doivent faire face sur la route et à l’arrivée. Apprendre aux jeunes la nécessité de saisir les opportunités d’emploi et accepter les réalités de la vie professionnelle (le courage, l’endurance et la persévérance).
Pour conclure, le parrain de la cérémonie, Moustapha Doumbia a apprécié l’engagement de la jeunesse pour cette cause de l’immigration clandestine. Dans son allocution, le parrain a fait savoir à la jeunesse que la vie meilleure peut se trouver partout dans le monde, mais suffit-il selon lui de saisir les opportunités et accepter de travailler. Pour réussir sa vie, il donne une clé cachée dans les sept lettres du mot CAPABLE, à savoir : la connaissance, l’amour, la persévérance, l’action, le but, la libération et l’énergie, pour dire qu’il faut forcement avoir pour réussir sa vie, la connaissance de ce que vous faites, avoir l’amour de son travail, persévéré dans la vie, poser des actions, avoir un but, se libérer des idées négatives et avoir et l’énergie mentale et physique. Car selon lui, ‘’la peur de l’échec contribue à l’échec’’.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays