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Lutte contre le terrorisme : l’armée va bientôt lancer l’opération « Maliko »

Après l’attaque de Sokolo à Chouala, le président de la république Ibrahim Boubacar Keita, chef suprême des armées a présidé un conseil de défense avec la hiérarchie militaire pour faire le point de la situation sécuritaire. C’est ainsi qu’il a étédécidé de mettre en place une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme. Il s’agit de l’opération « Maliko », qui va remplacer l’opération dambé.

Face à la recrudescence des attaques terroristes, le chef de l’Etat a décidé d’instituer l’opération « Maliko » par décret n° 2020-0034/P-RM du 30 janvier 2020, abrogeant l’opération dambé. Cette nouvelle opération va permettre de prendre en compte un certain nombre d’insuffisances constatées dans l’opération dambé, mais de répondre à une interrogation longtemps exprimée par nos compatriotes. Il s’agit bien évidemment du retour de l’Etat et de son armée dans toutes les zones en proie à des attaques terroristes.                                                                     La particularité de l’opération Maliko, c’est qu’elle va s’étendre sur toutes les régions du nord et celles du centre et aura une dimension transfrontalière et régionale. Comment la hiérarchie militaire va conduire cette opération ?

Il faut d’abord comprendre que l’opération « Maliko » comprend deux théâtres : le théâtre Est et le théâtre Centre. Le théâtre Est s’étend sur toutes les régions de Gao, Ménaka et Kidal. Le théâtre Centre s’étend sur toutes les régions de Tombouctou, Taoudéni, Mopti et Ségou. Un PC sera basé à Gao et un autre à Sévaré. Ce dispositif permettra de faire un maillage complet du territoire national pour ainsi  faciliter le retour de l’administration partout à l’intérieur du pays et une prise en compte des aspirations légitimes des populations.

L’article 4 du décretprésidentiel instituant l’opération « Maliko »précise que c’est le chef d’Etat-major général des forces armées qui va assurer le commandement de cette nouvelle opération. « A cet effet, il reçoit les moyens nécessaires pour la conduite de l’opération et est chargé de fixer les dispositions complémentaires permettant l’application correcte du présent décret. Il propose les moyens supplémentaires qu’il estime indispensables à l’atteinte des objectifs assignés ».

L’article 5 stipule que « les forces engagées sur les théâtres sont commandées respectivement par des officiers généraux ou supérieurs qui prennent le titre de commandant du théâtre. Ils sont nommés par décret du président sur proposition du chef d’Etat-major général des armées. Ils sont secondés par des officiers généraux ou supérieurs appelés commandants en second du théâtre qui les remplacent en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance. Les commandants en second sont nommés dans les mêmes conditions que les commandants de théâtres ».

Selon toujours le décret, « en coordination avec les représentants de l’Etat, les commandants de théâtres prennent toutes mesures correspondant aux besoins de la défense et de la sécurité, y compris les restrictions de liberté de circulation, l’interdiction de certains moyens de déplacement, les limitations d’accès à certaines zones du théâtre ainsi que les actions de bouclages et de fouilles de tout ou partie des localités situées sur le théâtre de l’opération « Maliko ». Les commandants des zones de défense sur les théâtres relèvent de l’autorité des commandants des théâtres. Les commandants de zones commandent les secteurs au sein des théâtresd’opérations dont ils relèvent ».

Nous pouvons dire que ce nouveau dispositif de l’opération « Maliko » est porteur d’espoir, car il prend en compte les préoccupations des populations qui ont souffert des conséquences des attaques terroristes et permettra à coup sûr de renforcer la présence militaire sur toute l’étendue du territoire national. L’administration publique y fera son retour partout où elle était présente. Une telle opération demande certainement des moyens financiers importants. L’Etat sera-t-il en mesure de financer l’opération Maliko ?                    Toute la question est là. Nous pensons que pour la réussite d’une telle opération, il va falloir opérer une politique d’austérité, pour permettre de dégager des ressources nouvelles, en même temps solliciter l’appui des partenaires afin de financer la mise en œuvre de ce programme ambitieux de « Maliko ». La contribution de tous les maliens, en matière de renseignements, d’apport matériel et financier est capitale pour la réussite de cette opération. Mais encore une fois, il est indispensable d’améliorer notre gouvernance, de faire une gestion rationnelle des ressources mises à la disposition des forces armées de défense et de sécurité. En résumé, nous pensons que l’opération « Maliko », née de la volonté des plus hautes autorités, est un plan ambitieux et réaliste. Cependant sa mise en œuvre déterminera sa réussite.

Tiemoko Traoré :

Source : LE HERON

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