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Lutte contre le terrorisme : La judiciarisation des opérations n’est pas occultée

Le G5 Sahel, ce n’est pas que la composante militaire. Pour l’aspect judiciarisation des opérations de lutte contre le terrorisme, l’organisation a fait appel à l’Office des nations-unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Sur appui du gouvernement allemand, l’office a formé cinq jours durant 80 Officiers de police judiciaire (OPJ) burkinabè en la matière. Ces derniers recommandent à leur tour la mise en place d’un cadre d’échange régulier pour permettre le renforcement de la collaboration avec les magistrats.

Ils ont pour tâche d’accompagner les bataillons sur le terrain et traduire l’action des forces militaires en action judiciaire devant les tribunaux. Pour le commissaire divisionnaire Issa Fomba, assistant de sécurité au bureau défense et sécurité du secrétariat permanent du G5 Sahel la formation, achevée ce 15 mars 2019, destinée aux OPJ burkinabè relevait d’une nécessité absolue. « Cette formation est pratiquement indispensable dans la mesure où la composante police est attendue sur le terrain pour relever les premiers indices qui permettent de constituer les bases de preuves pour la manifestation de la vérité devant les magistrats », a déclaré le commissaire de police.

De l’avis de Christina Iampieri de l’ONUDC, le partage d’expérience tout au long de la formation a laissé tous les participants « plus instruits sur les réalités du terrain et sur les défis » à relever. Les OPJ sélectionnés au niveau national pour prendre part à la formation ont pu ainsi comprendre ce que signifie la composante police du G5 Sahel.

L’autre objectif visé a consisté à leur faire comprendre  l’importance de travailler ensemble (policiers, gendarmes, gardes de sécurité pénitentiaire et magistrats) afin de garantir la judiciarisation des opérations de la force conjointe. « Au terme de ces journées de formation, nous pouvons affirmer que ces objectifs ont été atteints et que la première étape au sein de la composante police a été franchie », apprécie la représentante de l’ONUDC.

Le ministre de la sécurité Ousseni Compaoré était à la cérémonie de fin de formation adressé aux officiers de police judiciaire de la gendarmerie et de la police et aux éléments de la Brigade spéciale des investigations antiterroristes et de lutte contre la criminalité organisée (BSIAT). En raison de l’importance de leur rôle dans la chaine pénale, il les a invités à s’impliquer sans réserve dans le fonctionnement de cette composante police qui, pour lui, est « sans doute un maillon indispensable pour l’efficacité et l’efficience de cette lutte engagée par la force conjointe ».

Nantis de ces nouvelles compétences, les participants recommandent la relecture des textes juridiques régissant l’organisation et le fonctionnement du pôle judiciaire spécialisé en matière de terrorisme et de la (BSIAT) qu’ils souhaitent voir opérationnel « au plus vite ». La collaboration entre les magistrats, la police et la gendarmerie de même que l’armée n’est pas un long fleuve tranquille. Pour s’assurer de l’éclatement de la vérité, les OPJ ont fait part de leur souhait d’avoir un cadre d’échange régulier où seront dénoués les nœuds gordiens.

Les terroristes n’ont que faire des limites territoriales. De ce fait, la judiciarisation des opérations requiert la collaboration judiciaire entre les cinq Etats membres du G5 Sahel. Jusqu’ici, seul un accord tripartite a été ratifié. C’est celui entre le Mali, le Niger et le Tchad. La composante police au niveau national a émis le souhait de voir le Burkina Faso et la Mauritanie accélérer la ratification de cette convention.

Pour finir, ils ont émis leur souhait d’avoir des sessions de formation sur la prise en compte des victimes (enfants et femmes notamment) d’actes de terrorisme et sur le respect des droits humains dans les réponses de la justice pénale au terrorisme. Ils  obtiendront une oreille attentive auprès de l’« un des principaux soutiens de l’ONUDC » qu’est la République fédérale d’Allemagne. Nils Wortmann est chargé d’affaire à l’ambassade d’Allemagne à Ouagadougou. « L’Allemagne entend rester un soutien aux engagements du Burkina Faso pour la protection de sa population contre ce grand fléau social qu’est la drogue et contre le crime sous toutes ses formes. Puisse cette formation constituer un tremplin pour le G5 Sahel dans ses efforts de lutte contre le terrorisme. On est ensemble et on reste ensemble », a formulé le diplomate.

Oui KOETA

Burkina24

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