A l’instar de leurs homologues africains, les urbanistes maliens ont célébré, le 08 novembre 2014 au centre international de conférence de Bamako, la journée mondiale de l’urbanisme et de l’habitat. Placée, cette année, sous le thème : « l’égalité urbaine : comment créer des villes intégratrices », l’occasion a été saisie par l’ordre des urbanistes du Mali pour passer au peigne fin les tares de notre politique d’urbanisme et ses effets collatéraux sur le développement harmonieux et s’engage de relever le défi.
Le Mali, avec 3.274727 citadins sur une population totale de 14.528.662 habitants soit un taux d’urbanisation de 22, 5% est l’un des pays les moins urbanisés de la sous-région. Les raisons sont entre autres : la non-maîtrise de la croissance des villes, le manque d’infrastructures et des services urbains dans les zones d’activités et le manques de ressources humaines qualifiées. Pourtant, explique le président de l’ordre des urbanistes, Diarra Cissoko, les villes jouent un rôle moteur dans le développement économique à l’échelle nationale et régionale dans la mesure où, avec moins de 1/3 de la population nationale, elles produisent 50% des richesses nationales. Fort de ce constat, les urbanistes entendent pleinement jouer leur rôle en vue de parvenir à un développement urbain, harmonieux et équitable dans notre pays. Pour ce faire, ils ont profité de la journée mondiale de l’urbanisme pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur les nécessités et le bien-fondé de leur combat. Car, selon M. Diarra, un Malien sur deux habiterait dans les villes en 2024. Toute chose, selon lui, qui nécessite l’implication forte d’urbanistes bien formés, qualifiés et expérimentés, tant en conception qu’en suivi de réalisation de projets sur la ville. Et le cas échéant, « aucune politique urbaine véritable n’est possible », a-t-il dit. Pour sa part, le chef de cabinet du ministère de l’Urbanisme, Gaoussou Coulibaly dira que le combat pour des villes bien planifiées constitue une préoccupation de longue date du gouvernement. « Il ne sera pas facile à gagner », explique-t-il. Car pour lui, les occupations anarchiques, l’incivisme et le non-respect des documents de planification urbaine de l’habitat demeurent des préoccupations d’une brûlante acuité. Toutefois, il explique que le gouvernement ne s’avoue pas vaincu mais invite seulement la communauté internationale et l’ONU-Habitat à le rejoindre dans son combat laborieux pour l’accès de tous les Maliens à un habitat décent.
Youssouf Z KEITA