« Le virus meurtrier a fait ses premières victimes. La contamination environnementale s’avère certaine. La panique, voire la psychose, gagne tous les foyers, dans chaque quartier ou village. L’intérêt supérieur de la santé publique a-t-il été sacrifié trop longtemps pour des coupables profits individuels à nos frontières ? Constatant que tous les cas avérés sont venus de la Guinée Conakry, L’URD demande au Président de la République de fermer, durant une période d’un mois, nos frontières avec ce pays le temps d’équiper plus sérieusement et plus efficacement les personnels de santé se trouvant aux postes frontaliers et dans les différents centres de santé du pays », c’est en substance ce qu’a déclaré le parrain de l’Union pour la République et la démocratie, l’Honorable Soumaïla Cissé lors d’une conférence qu’il a animé pendant plus de deux heures d’horloges.
Le thème de cette conférence de presse tenue le mercredi 19 novembre 2014 dans la salle Balla Moussa Keïta du centre internationale de conférence (Cicb) Bamako portait sur : « la position de l’URD sur la situation sociopolitique de la nation ». cette conférence de presse à l’allure d’un meeting, était animée par le président du groupe parlementaire de l’Afrique de l’ouest, Soumaïla Cissé entouré par l’honorable Mody N’Diaye, de la vice-présidente, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, Mme Haïdara Oumou Touré, 2ème vice-présidente des femmes de l’Urd et de Timoré Daou du mouvement des jeunes. « Le respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté institutionnelle, de son statut républicain et laïc est le credo permanent de l’Urd. Les défis à relever, multiples et complexes, sont si essentiels pour la survie du pays qu’ils ne peuvent plus supporter le mensonge, le maquillage médiatique et la fuite en avant. Seul le « parler vrai » et le « faire juste » peuvent créer les conditions d’une bonne et réelle gouvernance au service unique du peuple. Les généreuses promesses d’hier ne sont nullement concrétisées aujourd’hui. La corruption et la concussion se propagent, le népotisme, le clientélisme et le favoritisme s’accélèrent, la gabegie financière et le gaspillage des ressources prospèrent. La spirale des perversions et malversations en tous genres et en tous lieux semble cyclonique », a souligné le conférencier Soumaïla Cissé. Avant d’ajouter que les problèmes et crises s’accumulent et des drames couvent sournoisement, minant plus encore le pays, le moral des populations, l’esprit patriotique et la crédibilité internationale des institutions. S’agissant de l’Epidémie Ebola, Soumaïla Cissé, challenger d’IBK à l’élection présidentielle de 2013 s’interroge sur un certains nombres de points : Les autorités n’ont-elles pas minimisé, par laxisme, les risques potentiels d’introduction du virus par les personnes provenant des pays ravagés par ce fléau ? N’ont –elles pas prient tardivement des mesures d’urgence pour contrôler les passages frontaliers routiers ? Ont –elles organisé à grande échelle et efficacement l’accueil et le traitement des cas suspects ? La gestion de ce fléau semble pour le moins avoir été faite avec passivité, peut-être incompétence, a-t-il martelé. Selon lui, la sécurité est mal maîtrisée car le président de la République peine à prendre des dispositions fermes, rigoureuses et suivies afin que soit préservée la sécurité des personnes et de leurs biens. A cet effet, l’URD demande au président de la République l’adoption de la loi de programmation militaire toujours attendue. Au chapitre de la réconciliation nationale, le conférencier a, sans ambages, souligné que le processus traine de manière incompréhensible. La nouvelle Commission Vérité, Justice et Réconciliation créée en urgence depuis mars 2014 n’a pas encore vu le jour. En ce qui concerne la négociation avec les groupes armés, l’Urd rejette toute forme de violence comme moyen d’expression. En outre, il a invité le président IBK d’instaurer le dialogue avec toutes les composantes de la société. Comme on pouvait s’y attendre, la mauvaise gouvernance et la corruption au cœur de l’Etat a été évoqué par le conférencier. « Aujourd’hui aucun malien digne de ce nom ne peut se taire sur les conséquences dévastatrices de l’affaire dite de l’avion présidentiel et des contrats du ministère de la défense. En effet les rapports d’audit de la Cour Suprême et du Bureau du Vérificateur Général sont très clairs sur les déviances et autres gabegies. Les irrégularités constatées se chiffrent à 29 milliards FCFA environ dont plus de 12 milliards au titre de la fraude. Compte tenu de la gravité des faits qualifiés de malversations par le FMI, faits inédits ayant entrainé la suspension de la coopération avec les partenaires, l’URD exige du président de la République de traduire devant la justice toutes les personnes impliquées et d’en tirer toutes les conséquences », a-t-il dit. A l’en croire, l’économie malienne en mauvaise posture. Avant de signaler que le favoritisme et le clientélisme sont au cœur de la gestion des affaires publiques pour preuve depuis l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta, force est de constater que l’Administration malienne subit un véritable choc lié à une politisation à outrance, qui se traduit par le remplacement systématique des cadres les plus compétents par des militants RPM, au mépris du professionnalisme et de la compétence, et donc au détriment de l’intérêt national et des usagers du service public. Les cadres de l’opposition sont systématiquement relevés de leur fonction en violation flagrante de la loi n°00-047 AN/RM du 13 juillet 2000 portant statut des partis politiques de l’opposition et des critères de rigueur, de compétence, d’expérience, et d’honnêteté, a précisé Soumaïla Cissé. Il a également indexé la corruption au sein de l’école et au processus du Ravec. En réponse aux questions des journalistes, Soumaïla Cissé a affirmé que le document de synthèse d’Alger est inacceptable et doit être jeté. Il a vivement souhaité l’adoption d’un statut de l’opposition. « Notre Mali, comme le Titanic, fonce droit sur l’iceberg de son naufrage prévisible, avec à sa tête un capitaine et un équipage gonflés d’orgueil, soucieux de privilèges et d’honneurs, incapables de coordonner le pilotage du pays vers un cap d’espérance, appliqués à assouvir les requêtes de courtisans de première classe, sourds aux plaintes et prières de son peuple entassés misérablement dans la soute. Chacun connaît le sort tragique du Titanic. Afin d’empêcher une telle catastrophe, l’URD entend tirer la sirène d’alarme, le plus fort possible », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo