Les membres de la coalition de la société civile pour la lutte contre la corruption et la pauvreté au Mali (Cosccp) étaient face à la presse le mardi 24 avril dans la salle de conférence de la maison de la presse. C’était sous l’égide de leur président, Souleymane Dembélé.
La corruption est un phénomène qui touche tous les pays du monde sous diverses formes. Mais au Mali, elle prend des proportions de plus en plus inquiétantes. A travers cette conférence de presse, la Cosccp compte sur l’adhésion massive de l’ensemble des acteurs de la société civile à son initiative, a déclaré son président, Souleymane Dembélé. C’est pour partager notre initiative pour le combat contre la corruption, renchérit Traoré Mariétou Sénou, responsable chargée du renforcement des capacités.
Pour Ousmane Kornio, tous les domaines sont concernés par la corruption. Les plus touchés sont entre autres : le corps judiciaire, l’éducation, la santé, la politique, les administrations fiscales et économiques, les institutions financières…etc. Ses principales causes restent l’impunité avec 41%, la pauvreté et le chômage 25,25%, l’ignorance des droits et devoirs 10,75% suivi de la perte de valeurs sociétales 9% etc. Suivant ses propos, malgré l’existence de nombreuses structures de lutte contre le phénomène, la corruption demeure un vaste chantier au Mali qui requiert des actions concertées pour sa réussite. Pourtant, les conséquences de la corruption touchent tous les domaines sans exception et tous les milieux. Elles peuvent être la perte de crédibilité des agents des services publics, la marginalisation et le mépris des agents publics honnêtes et intègres qui sont traités de méchants, d’égoïstes.
Sur le plan politique, elles entrainent l’affaiblissement des institutions et la menace de la démocratie ; la menace de conflits sociaux ; la perte de crédibilité au niveau international et une démocratie confisquée, d’autant qu’elles perdent toute pertinence en tant que système politique et gouvernement du peuple. Mais c’est au niveau de la justice que la situation est beaucoup plus critique. Ainsi, selon M. Kornio, la justice malienne est à son plus bas niveau. « Les faux recrutements de juges qui paient des millions de Fcfa et les faux verdicts ont abouti à une justice sélective, des juges sans crédit et des justiciables sans recours juridiques appropriés », a-t-il commenté. De plus en plus, conclut-il, les citoyens procèdent à la multiplication des actes de justice populaire.
A titre de rappel, la Coalition de la société civile pour la lutte contre la corruption et la pauvreté au Mali (Cosccp) comprend plus d’une quarantaine d’Organisations non gouvernementales (Ong).
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Pays