Le conseil de paix et de sécurité appelle les détenteurs illégaux d’armes à les remettre sans poursuite judiciaire
Le commissaire de l’Union Africaine (UA) aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, l’ambassadeur Bankolé Adéoyé a appelé lundi soir à Lomé les détenteurs illégaux d’armes légères et de petit calibre sur le continent à « les remettre aux autorités nationales compétentes et sans aucune crainte d’être traduits devant la justice ».
C’était à l’occasion d’une conférence de presse animée au terme de la première journée de la session encours dans la capitale togolaise, consacrée au lancement du mois de l’amnistie, célébré ce mois de septembre.
Un mois institué depuis 2017 par l’UA dans un contexte sécuritaire marqué par des conflits persistants, alimentés par des facteurs multiformes et par la tendance des civils à acquérir des armes pour se protéger.
Bankolé a affirmé que les détenteurs de ces armes ne savent pas qu’au cours de ce mois de septembre, on peut surtout poser ce geste et sans inquiétude pour sa propre sécurité.
C’est à ce titre qu’il a appelé les médias africains à les aider à apporter ce message aux populations en vue d’aider l’UA à avancer dans son objectif de construire une Afrique de paix conformément à son agenda 2063.
« D’ici à 2030, nous devons réussir à faire taire les armes sur le continent. Ce message nous devons le faire passer partout sur le continent. Nous devons agir dès maintenant et nous avons besoin de la collaboration des médias pour un véritable mouvement de passe qui nous permettra de de nous débarrasser définitivement des armes légères et de petits calibres », a affirmé Bankolé Adéoyé.
Il était entouré de Amma Adomaa Twum-Amaah, la présidente du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine et de Anselme Nahmtante Yabouri, directeur du Centre régional des Nations Unies pour la Paix et le Désarmement en Afrique (Unrec) basé au Togo.
Plus de 40 millions d’armes en circulation
Le commissaire de l’Union Africaine (UA) aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité a rappelé qu’une étude menée en 2019 par l’UA a démontré que plus de 40 millions d’armes légères et de petit calibre circulait à cette époque sur le continent.
Un nombre, qui devrait « certainement évoluer en 2022, si cette étude est menée de nouveau ».
Ce chiffre dit-il est un scandale, surtout que « les forces de l’ordre et de défense qui ont une mission légale de protection et de défense sur le continent possèdent moins d’armes que cela ».
« Donc, il importe que nous joignions nos mains, que nous conjuguons nos efforts et faire la différence. Notre message aujourd’hui, c’est que la circulation des armes légères et de petit calibre ne sont pas une bonne chose pour notre continent. Cela ne fera que créer d’avantage de dommages que de protéger les intérêts des individus et des communautés » a soutenu Bankolé Adéoyé.
A la fin de cette campagne d’information, a-t-il affirmé enfin, il faudra changer de stratégie et faire appliquer les « instruments juridiques au plan continental qui régissent la production, la circulation et l’utilisation des armes ».
« Car ce qui nous manque, c’est la mise en œuvre de ces instruments. Nous devons changer de stratégie et agir dès maintenant au niveau de l’UA et des pays pris individuellement et tous les partenaires, pour que les populations comprennent que le mois de l’amnistie existe et pendant ce mois, on peut déposer légalement, sans être poursuivi, les armes. Si nous le faisons, cela aidera à l’atteinte les objectifs de notre continent », a déclaré Bankolé Adéoyé.
Source : Anadolu Agency